Retraité plus vieux, retraité heureux ? Une étude montre que ceux qui prolongent leur vie professionnelle restent en meilleure santé
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Selon une étude parue dans le "Journal of Epidemiology & Community Health", les personnes en bonne santé travaillant à des âges avancés ont un taux de mortalité inférieur à celles quittant leur emploi pour une retraite anticipée. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce phénomène.
Atlantico : Pouvez-vous expliquer les tenants et les aboutissants de cette étude ?
Serge Volkoff : Cette étude a réussi à démonter que, sur une cohorte de 3000 personnes dont la longévité a été étudiée jusqu’à 6 ans après avoir pris leur retraite, celles qui ont pris leur retraite anticipée sont en majorité mortes plus jeunes que celles qui ont pris leur retraite plus tard. C’est une approche novatrice, car il y a eu beaucoup d’étude faites sur l’impact de la santé sur la retraite, mais pas l’inverse.
Comment expliquer le fait que les personnes qui prennent leur retraite anticipée meurent plus jeunes ?
D’abord, cela a été démontré par de nombreuses études, ceux qui prennent leur retraite plus jeunes le font souvent parce qu’ils sont en mauvaise santé et n’ont plus les capacités de travailler. Donc logiquement, ces personnes-là vont mourir plus jeunes que ceux pour qui la santé n’est pas un problème pour continuer à travailler.
Ensuite, il faut prendre en compte la date à laquelle le sujet entre sur le marché du travail. Si la personne a fait des études longues, et qu’elle vit dans un pays comme la France, elle prendra mathématiquement sa retraite plus tard qu’une personne ayant commencé à travailler à 18 ans. Sans compter que le critère « des études longues » est un indicateur prédictif de la mortalité qui est désormais prouvé et établi. D’abord parce que souvent, les personnes choisissant de faire des études longues sont souvent issues de milieux privilégiés, où l’on peut se permettre de consacrer beaucoup plus de temps et d’argent à sa santé.
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