Santé mentale : prévenir, anticiper, soigner ?
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Le ministère en charge de la Santé vient de publier sa feuille de route « Santé mentale et psychiatrie ». L’enjeu, déployer les ressources psychosociales pour anticiper le diagnostic et améliorer la prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques.
En France, la demande en soins psychiatriques* augmente. Pourtant, « la prévention et les interventions précoces restent insuffisantes ». Ce 28 juin, le ministère en charge de la Santé publie sa feuille de route « Santé mentale et psychiatrie ». Trois axes sont proposés pour améliorer cette situation :
« Promouvoir le bien-être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique, et prévenir le suicide », en formant les soignants à l’approche psychosociale, en sensibilisant le grand public pour aller vers la déstigmatisation des maladies mentales. Mais aussi en informant les professionnels de santé sur la prévention de la souffrance psychique professionnelle ;
« Garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité », en développant la prise en charge ambulatoire et la télémédecine. Autres leviers, améliorer le diagnostic du psychotraumatisme, la prise en charge des troubles somatiques associés aux maladies psychiatriques comme la fragilité cardiovasculaire. Auprès des jeunes, il s’agit de développer la pédopsychiatrie de ville ;
« Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique », en incitant à l’emploi des patients pour lutter contre le chômage discriminant. Et favoriser également l’accès à un logement adapté, notamment à l’aide du dispositif « Un chez soi d’abord ». « Expérimenté pour les personnes à la rue ayant des troubles psychiques graves et persistants », ce dernier doit passer de 4 sites actuellement à 16 autres d’ici à 2021 ;
En chiffre
En France, « 2,4 millions de patients ont été pris en charge en psychiatrie au cours de l’année 2015 ». Au total, « 8 948 décès par suicide ont été enregistrés en 2015 en France Métropolitaine (soit 25 par jour contre 9 pour les accidents de la route) ». Et 80% des troubles psychiques se déclarant entre 15 et 20 ans.
Côté économie, « les troubles mentaux, maladies psychiatriques ou consommations de psychotropes représentent le premier poste de dépenses du régime général de l’Assurance-maladie par pathologie, avant les cancers et maladies cardio-vasculaires, avec 19,3 milliards d’euros ».
*les troubles anxiodépressifs, les psycho-traumatismes, les troubles du comportement, les addictions