Seniors : un lien entre température corporelle et maladie d'Alzheimer
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Augmenter (un peu) la température de l'environnement des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer pourrait ralentir la progression de la pathologie, selon une équipe de chercheurs canadiens.
En France, 850 000 personnes sont touchées par la maladie d'Alzheimer : 250 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. En tout, ce sont 3 millions de personnes qui sont concernées (directement ou indirectement) par cette affection du cerveau dite "neuro-dégénérative" puisqu'elle entraîne une disparition progressive des neurones *.
Des chercheurs de la Laval Faculty of Pharmacy (Canada) viennent de découvrir un nouveau facteur qui pourrait favoriser l'apparition des symptômes de la maladie d'Alzheimer : la température. "Nous savons que la température corporelle des personnes diminue avec l'âge, en partie car le métabolisme ralentit" explique le Pr. Frédéric Calon, principal auteur de ces travaux publiés dans la revue spécialisée Neurobiology of Aging .
Les chercheurs ont travaillé à partir de deux groupes de souris. Le premier groupe (génétiquement modifié) était atteint par la maladie d'Alzheimer : les rongeurs présentaient une dégénérescence cérébrale et des problèmes de mémoire 6 mois après l'apparition de la pathologie. Le second groupe, lui, était en bonne santé.
La température idéale : 28°C
Résultat : les scientifiques ont d'abord remarqué que les souris touchées par la maladie d'Alzheimer avaient plus de mal que les autres à maintenir leur température corporelle - la différence atteignait en moyenne 1°C. Par ailleurs, les symptômes de la maladie (trous de mémoire, perte des repères dans l'espace et dans le temps, difficultés d'expression orale ou écrite) avaient tendance à s'amplifier lorsque les souris malades étaient exposées à des températures faibles.
"Cependant, ce n'est pas irréversible, explique le Pr. Frédéric Calon. Ainsi, nous avons plongé les souris malades dans un environnement à 28°C : au bout d'une semaine, le taux de bêta-amyloïde (un peptide néfaste pour le système nerveux) avait diminué et les résultats aux tests de mémoire étaient meilleurs."
"Si nos conclusions sont confirmées, cela pourrait avoir un impact sur les conditions de vie des patients atteints par la maladie d'Alzheimer. Augmenter la température du milieu de vie (par exemple en montant le chauffage dans la chambre), c'est un petit geste qui pourrait avoir des conséquences positives."