Serez-vous bientôt atteint de la maladie d'Alzheimer ? Comment identifier les signes avant-coureurs de la maladie (et ne pas tomber dans le piège des tests trop simplistes)
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Au congrès international de "l'Alzheimer's Associations" tenu à Toronto en juillet dernier, un test étonnant a été présenté : composé de 35 questions, il est censé participer à l'identification des premiers signes de la maladie d’Alzheimer. On le passe ou on l'oublie ? Réponse.
Atlantico : Quel intérêt présente ce questionnaire pour le domaine médical ? S’agit-il d’une avancée conséquente ?
Francis Eustache : On considère depuis longtemps que la meilleure stratégie pour faire un diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer consiste à détecter les troubles de mémoire, ce qui n’est pas faux. Ce questionnaire est innovant dans la mesure où il propose de prendre également en compte des modifications comportementales : humeur, anxiété, expériences sensorielles… on trouve parmi les sujets abordés des questions de type “La personne a-t-elle perdu en spontanéité ou en dynamisme ?“ ou encore “La personne est-t-elle devenue plus anxieuse qu’auparavant à l’égard des tâches quotidiennes ?” La nature de ces questions s’inscrit dans ce qu’on appelle le “tournant social”, en neuropsychologie et en neurosciences, c’est-à-dire la capacité à interagir avec son environnement.
Si cette propension paraît naturelle au premier abord, elle s’avère être en réalité complexe. Son étude est précisément un moyen de découvrir des signes avant-coureurs de différentes maladies neurodégénératives, telle que la maladie d’Alzheimer. En effet, les comportements sociaux (tels que ceux mentionnés dans le test) sont perturbés particulièrement tôt dans ce type de maladie. Cela étant dit, ce questionnaire ne peut être considéré comme une approche exclusive pour faire le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Pour porter ce diagnostic, il est nécessaire de prendre en compte la singularité du patient. Pour ce faire, mieux vaut combiner les approches cognitives (tests de mémoire et autres épreuves neuropsychologiques, entretiens avec les proches des patients) et les approches non-cognitives relevant du domaine des biomarqueurs. Ces derniers identifient notamment les lésions cérébrales in vivo du patient à l’aide de l’IRM (imagerie par résonance magnétique), ou de la TEP (tomographie par émission de position ). Prenant en compte ces deux aspects, je dirais qu’il faut surtout considérer ce test comme un complément judicieux plutôt que comme un outil imparable pour identifier les premiers signes de la maladie.
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