Un patient vit avec un larynx artificiel depuis 18 mois
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Un patient âgé de 56 ans dispose d'un larynx artificiel depuis 18 mois. Une prouesse porteuse d'espoir pour les patients souffrant d'un cancer sévère du larynx. Avec son larynx artificiel, il peut respirer par la bouche et le nez et a même retrouvé la voix. Cet homme de 56 ans est le premier patient qui dispose d'un larynx artificiel depuis 18 mois, révèle l'Inserm. Le concept de larynx artificiel n'est en soi pas nouveau. Il a été mis au point en 2013 par des chercheurs de l'Inserm et médecins des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Mais le modèle expérimenté par ce quinquagénaire à qui on a retiré le larynx après un cancer sévère , est une version plus moderne : l'implant et la technique chirurgicale ont été optimisés depuis les premières implantations , souligne l'Inserm .
Pourquoi cette prothèse optimisée ? Christian Debry, chercheur à l'Unité Inserm 1121 "Biomatériaux et Bioingénierie", qui a travaillé plus de 20 ans au service de ce larynx artificiel a constaté des rejets à répétition : les 6 patients qui avaient bénéficié du premier modèle de larynx depuis 2012 n'ont pu le conserver "en raison de leur état de santé fragile".
Une meilleure qualité de vie grâce à ce larynx artificiel
La solution imaginée par les chercheurs repose sur l'amélioration des traitements de surface des implants par le développement d'un film antimicrobien pour éviter son rejet. Christian Debry, qui est également chef du service ORL et chirurgie cervico-faciale au CHU de Strasbourg Hautepierre, est heureux de constater les résultats encourageants sur le patient de 56 ans. "Aujourd'hui, il a retrouvé sa voix et son olfaction, supprimées par l'opération. Il est capable de se passer complétement de l'utilisation de l'orifice de trachéotomie pendant de longues périodes de jour comme de nuit", explique-t-il dans un communiqué.
Pouvoir respirer et parler, deux activités compliquées pour les patients ayant subi une ablation du larynx. Il s'agit donc d'une réelle avancée, assure le spécialiste qui y voit des "perspectives d'évolution" considérables pour cette prothèse. "C'est la première fois qu'un tel concept fait sa preuve. Il persiste encore des troubles de la déglutition mais nous avons franchi une première étape représentant un gain réel en termes de confort et de qualité de vie pour ces patients. Nous avons pour ambition de leur redonner à terme la capacité de se nourrir normalement et qu'ils retrouvent leur socialité lors des moments de repas."