Une goutte de sang pour établir la prématurité d'un bébé
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Si en France, le suivi de la grossesse comprend des échographies qui permettent d'estimer le poids et l'âge gestationnel du bébé, ça n'est pas le cas partout. Mais grâce à la découverte de chercheurs américains, il sera peut-être possible d'établir ces deux données avec l'analyse du sang d'un bébé.
Il serait possible d'identifier l'âge gestationnel d'un bébé avec un simple goutte de son sang, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale American Journal of Obstetrics and Gynecology. En fait, l'analyse de son sang permettrait d'établir un profil métabolique qui serait prédictif de son âge réel. L'intérêt ? Mieux évaluer les risques de prématurité et ainsi optimiser la mise en place de soins adaptés et des programmes de prévention dans des pays à risque. Car dans de nombreux pays, les femmes enceintes ne bénéficient pas d'examens médicaux (échographie notamment) qui permettent de déterminer avec précision le poids du bébé et donc son âge gestationnel estimé.
En fait, des chercheurs de l'université de l'Iowa (Etats-Unis) ont mis au point un modèle établi sur 5 années de données portant sur environ 300 000 naissances suivies par le programme de dépistage néonatal de l'Iowa. Ce modèle est basé sur 88 paramètres et permet d'annoncer l'âge gestationnel à 1 semaine près pour 78% des bébés et à 2 semaines près pour la majorité (95%) des bébés. Enfin, il serait capable de différencier les nouveau-nés avant terme (<37 semaines) des nouveau-nés à terme (=37 semaines).
Leur découverte pourrait avoir des conséquences positives sur la survie des bébés prématurés dans les pays dits à faible ressource de santé. Car dans ces cas-là, quand bébé naît, son "âge" véritable n'est pas connu. « Savoir si un nouveau-né est prématuré ou pas peut faire toute la différence dans le choix des soins médicaux dont le bébé a besoin», explique le Dr Kelli Ryckman, professeur d'épidémiologie et auteur principal. « Car, cette donnée est critique dans les choix thérapeutiques et les points précis de surveillance à exercer ».
Une découverte essentielle pour la mise en place de programme de soins car « dans les pays à faible revenu, la moitié des bébés nés à 32 semaines (soit deux mois trop tôt) décèdent en raison d'un manque de soins réalisables et abordables comme le maintien au chaud, l'allaitement et les soins de base pour traiter les infections et les problèmes respiratoires », rappelle l'Organisation Mondiale de la Santé.