Vaccins : rentrée surveillée pour les tout-petits
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C’est la première rentrée depuis l’élargissement de l’obligation vaccinale à onze souches différentes, dont la rougeole, l’hépatite B et les méningites, en plus de l’habituel DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite).
Dans quelques jours, des milliers de nourrissons feront leur première rentrée en crèche ou chez une assistante maternelle. Des structures d’accueil qui auront cette année une lourde responsabilité: elles doivent s’assurer que les enfants nés après le 1er janvier 2018 ont bien reçu les vaccins obligatoires.
Sans la preuve que ces vaccins ont bel et bien été réalisés, les enfants ne pourront pas être inscrits en collectivité
Jusqu’à maintenant, elles vérifiaient seulement la présence dans le carnet de santé de la vignette du vaccin DTP (diphtérie, tétanos et poliomyélite). Mais depuis le 1er juin 2018, les enfants doivent recevoir à 2, 4, 5 et 11 mois les vaccins contre la coqueluche, l’Haemophilus influenzae b, l’hépatite B, le pneumocoque et le méningocoque C. À 12 mois, les petits reçoivent la première dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et le rappel du méningocoque C. Enfin, entre 16 et 18 mois, ils reçoivent la dernière dose du vaccin ROR. Soit au total dix injections avant l’âge de 2 ans.
L’exemple de la rougeole
Toutefois, ces nouvelles règles vaccinales étaient une nécessité pour la ministre de la Santé. De fait, la France est confrontée depuis plusieurs années à une résurgence de maladies que l’on croyait éliminées et à la progression effrénée des mouvements antivaccins. Les Français sont, par ailleurs, les plus méfiants d’Europe à l’égard de ces produits. Il suffit de se balader sur les réseaux sociaux Twitter ou Facebook pour s’en convaincre. Résultat: la couverture vaccinale, bien inférieure à l’objectif des 95%, n’est pas suffisante pour protéger toute la population et espérer éradiquer des maladies potentiellement mortelles.
Le discours alarmiste des militants antivaccins a pris le pas sur la parole scientifique et médicale
La rougeole en est l’exemple parfait. D’après les dernières données de Santé publique France, 2741 cas ont été déclarés dans le pays et 3 décès sont à déplorer au 29 juillet. En 2017, moins de 520 personnes avaient contracté ce virus très contagieux qui provoque dans 30% des cas des complications pulmonaires ou neurologiques très graves. Le point commun entre tous ces malades: l’absence de protection. Plus de huit sur dix n’ont jamais été vaccinés contre la rougeole.
Mais agiter ces chiffres ne semble pas convaincre les réticents à la vaccination. Le discours alarmiste des militants antivaccins a pris le pas sur la parole scientifique et médicale. Il faut dire que les idées reçues et fausses sur l’utilité et l’innocuité des vaccins (...)