L’hôpital de la Porte Verte fait un bilan positif de son Living Lab qui propose une prise en charge non médicamenteuse de la maladie d’Alzheimer.
Danser ou chanter pour le bien-être des malades d’Alzheimer. L’hôpital de la Porte Verte à Versailles est engagé, depuis 2017, dans la lutte contre la prise en charge médicamenteuse de cette pathologie invalidante. L’établissement mise sur ces pratiques nouvelles.

Un Living Lab, lieu dédié à l’amélioration de l’accompagnement des malades atteints de troubles cognitifs, est implanté au sein de son centre d’accueil de jour qui dispose d’une soixantaine de places. Financé par la fondation Médéric-Alzheimer, cet atelier de nouvelles pratiques (danse, chorale, Taî-Chi, cinéma et bientôt tablettes tactiles ou jardinage) vient de fêter ses deux premières années d’activité.

 

Et le bilan est globalement positif : « Les résultats sont probants avec des bienfaits observés en matière de bien-être pour 86 % des patients après la séance de danse et une amélioration du temps de réalisation d’un test d’équilibre pour 66 % d’entre eux. Les progrès sont également notables en matière d’interaction sociale et d’apprentissage pour la mémoire d’une chansonnette de Noël. Il est important pour nous de tester et d’évaluer ces pratiques afin que la recherche avance et que l’expérience soit reproductible », souligne Kevin Charras, responsable du Living Lab.

« Ici, mon mari trouve autre chose que la routine de la maison et reprend confiance »
Les Living Labs, ces laboratoires où l’on tente des expériences innovantes, sont arrivés en France depuis dix ans. Une dizaine sont consacrés au vieillissement dont celui de la Porte Verte, dédié aux troubles cognitifs. « Cette méthode constitue un élément clé pour construire les réponses de demain à cette maladie qui ne cesse de croître », pense Hélène Jacquemont, présidente de la fondation Médéric-Alzheimer.

L’expérimentation, qui coûte environ 160 000 € par an, satisfait aussi les proches des malades. Il en est ainsi pour Christiane, de Viroflay dont le mari, âgé de 87 ans, participe à ces ateliers depuis septembre 2018 : « Il vient à l’accueil de jour, tous les mardis. Il ne me raconte pas tellement ce qu’il y fait mais je sais qu’il a besoin d’être motivé pour renouer avec des relations sociales. Ici, il trouve autre chose que la routine de la maison et reprend confiance. Je pense que l’initiative est excellente », sourit-elle.

Auteur de l'article original: Laurent Mauron
Source: Le Parisien
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 15. Février 2019
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