Auteur(s): Pascale Casanova

Parmi les milliers de langues qui existent ou ont existé, il semble qu’il y en ait toujours eu une qui ait été plus « prestigieuse » que ses contemporaines. Le latin fut en ce sens une langue dominante jusqu’au XVIIIe siècle, le français en devint une à son tour jusqu’au XXe siècle et l’anglais a incontestablement acquis le statut de langue mondiale depuis lors. L’exemple antique du bilinguisme latin/grec des Romains cultivés montre que la langue dominante n’est pas nécessairement la langue du pays le plus puissant économiquement ou militairement (comme la situation contemporaine tendrait à le faire croire), mais que la hiérarchisation linguistique repose sur des processus spécifiques que ce livre met au jour.

Le bilinguisme, la diglossie (l’usage au sein d’une même communauté de deux idiomes remplissant des fonctions communicatives complémentaires) et, dans le champ littéraire international, les traductions d’ouvrages sont de précieux indicateurs de ce phénomène.

À travers le cas exemplaire du français, de ses transformations, des formes de domination qu’il a exercées, de l’évolution de son statut, des commentaires que son rôle et sa place ont occasionnés, Pascale Casanova propose un cadre d’analyse novateur des mécanismes de la domination linguistique.

Pascale Casanova enseigne la littérature à Duke University. Elle a notamment publié, au Seuil, La République mondiale des lettres (rééd. « Points Essais », 2008), traduit dans une douzaine de langues, et Kafka en colère (2011).

Type: Livre
Editeur: Seuil
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