L'enfant autiste et le modelage
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De l'empreinte corporelle à l'empreinte psychique - SOPHIE KRAUSS
« J'ai constaté l'intérêt des enfants autistes les plus régressés pour la pâte à modeler (objet malléable par excellence). Cette activité leur permet d'exprimer leurs angoisses corporelles et permet à l'adulte de repérer les modalités d'expression et les étapes de la construction puis de l'évolution de leur image du corps. En effet, leurs productions plastiques semblent refléter certains aspects du développement (dimensionnalité psychique, enveloppes psychiques, Moi-corporel), d’un l’autisme profond jusqu'à l'individuation. Pour mettre à l'épreuve cette hypothèse, j'ai élaboré une grille relative au modelage qui établit une correspondance entre les productions plastiques et les étapes du développement de l'enfant autiste (état autistique réussi, récupération de la première peau, phase symbiotique et individuation). Une vingtaine de prises en charges étalées sur sept ans (thérapies à médiation) confirment la pertinence de la grille pour repérer certains aspects du développement de l'enfant à travers ses productions plastiques. En mettant en évidence les processus psychiques en jeu dans l'utilisation du modelage ainsi que des profils évolutifs, la grille peut aider les professionnels de l'autisme à l'identification des angoisses autistiques. En plus d'être un médium thérapeutique, la pâte à modeler pourrait devenir ainsi un outil de diagnostic et de pronostic. » Sophie Krauss
Docteur en psychologie, Sophie Krauss est psychologue clinicienne au centre hospitalier général de Nemours (77), service de pédopsychiatrie, à l’hôpital de jour pour enfants autistes, psychotiques et dysharmoniques (de 3 à 12 ans) et à l’unité d'accueil familial thérapeutique parents-enfant (femmes enceintes et bébés de 0 à 3 ans).
Source : Site des éditions Erès