Auteur(s):

G. Couly , S.-D. Kipman

Boire et manger, ce qui fonde notre oralité alimentaire sont des satisfactions de besoins qui nous sont familières, journalières, allant de soi, aussi anciennes que l’humanité. Ingérer des nutriments, que ce soit par succion chez le nourrisson, ou mastication, aspiration, chez l’adulte suivis de déglutition sont pratiqués dans l’équilibre complexe  de la chaîne alimentaire.

Manger, boire, ingérer, digérer sont réalisés par tous les êtres humains, ce qui constitue la forme achevée de toute vie en communauté.

Qu’est-ce que boire, manger, ingérer ? Quand et comment ces aptitudes apparaissent-elles ? A quoi servent-elles ? Qu’est-ce qu’elles signifient ? Qu’on-t-elles généré au point de disparaître dans ce qu’elles ont produit ? Constituent-t-elles un invariant structurel sociétal, stable ou évolutif, voire imprévisible ? L’humain mangeur est-il différent de l’animal mangeur ?

Quels sont les rapports entretenus entre oralité alimentaire et oralité verbale, l’aliment, le verbe ? Ont-t-ils des avatars (dans le sens d’une apparence ou fonction  nouvelles sans signification péjorative, ou métamorphoses, ou variétés allomorphiques) ?

Il ne faudrait pas réduire l’oralité humaine à l’oralité nutritionnelle de l’animal, c’est-à-dire à sa propre animalité, et à l’utilité fonctionnelle d’un lieu anatomique, lieu positionné au début de la « catastrophe » d’ingestion alimentaire, car l’oralité est aussi génératrice de nombreuses  significations  symboliques qui dépassent largement ce sens utilitaire c’est à dire métabolique, certes  indispensable à la pérennité de l’être.

Source : Doin

Type: Livre
Editeur: Doin
Image: