Pourquoi les adolescents nous poussent-ils à inventer ?
- 156 lectures
« Laissons les jeunes changer la société et montrer aux adultes la manière de voir celle-ci d’un œil neuf », nous dit Winnicott. Mais que veulent ces ados d’aujourd’hui ? Quelle société se préparent-ils, nous préparent-ils ? Quel défi nous lancent-ils ? Au lieu d’interpréter leurs actes comme le simple résultat de dérives de l’urbanisme et du communautarisme, au lieu d’y relever de simples défis à l’autorité et à son pouvoir répressif, au lieu de répondre par les gesticulations et musculations de l’autorité dépressive, les auteurs de cet ouvrage ont décidé de tenter de mieux décoder ce que, sans en être vraiment conscients, ils veulent nous montrer, et ainsi de relever le défi qu’ils lancent aux adultes.
Le moment adolescent nécessite de la créativité, de l’inventivité : il en faut aux jeunes sujets pour poser les actes qui devraient assurer leur devenir, leur inscription sociale ; il faut aussi, pour accueillir ces jeunes inventions, que les institutions d’adultes aient de réelles capacités d’adaptation. Pour ces institutions pensées par des adultes, le rapport à la Loi et à la fonction de l’interdit résiste-t-il aux interpellations de l’adolescent ? Comment les jeunes inclassables, incasables/incasés, qui, eux-mêmes en période de gel de leur créativité, les dérangent et les bousculent, peuvent-ils stimuler l’inventivité des structures d’accueil spécialisé ?
Henri De Caevel est docteur en médecine et psychanalyste. Il est membre de l’Ecole belge de psychanalyse, de la SEPT (société d’études du psychodrame freudien). Il a été le président du GRAPE (Groupe de recherche et d’action pour l’enfance) de 1987 à 2005.
Christiane Balasc-Variéras est psychanalyste, psychologue en AEMO et placement familial.
Source : Editions Erès