Quand manger fait société
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Quoi de plus banal que l'acte de manger… et pourtant, que l’on soit d’ici ou d’ailleurs, l’acte de manger est un acte hautement culturel, symbolique et social parce qu’il présuppose, avant même que la nourriture soit consommée, un véritable travail de mise en culture alimentaire, c’est-à-dire un travail matériel, social et culturel par lequel la communauté des hommes désigne ce qui est bon ou non à manger, les modalités par lesquelles ces biens nourriciers doivent être fabriqués, comment ils doivent être consommés (quand, où, avec qui) et pour quelles raisons (sanitaires, ludiques, politiques ou religieuses). Et, en la matière, n’en doutons point : l’Homo sapiens a inventé et continue d’inventer des formes variées de se nourrir qui sont autant de grammaires du manger nous permettant de comprendre combien manger est avant tout une manière de faire société.
Cet ouvrage nous invite ainsi à un voyage dans la diversité des manières de manger, autrement dit dans la diversité des façons de faire société, ici et ailleurs, hier et aujourd’hui, entre jeunes et moins jeunes, seul, en famille ou entre pairs. Pour ce faire, il est construit en trois temps, de la terre à la table en passant par l’assiette, au prisme de trois grands thèmes qui intéressent les sciences sociales : l’innovation alimentaire, les goûts (et les dégoûts) et la commensalité.