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Les garçons et filles Sourds se trouvent inscrits « en langage » grâce à leur famille : ils sont ainsi spontanément poussés à parler avec les mains et à entendre avec les yeux. Très précocement, grâce à la langue des signes française (LSF), ils peuvent accéder aux langues écrites et vocales. Or paradoxalement, les dispositifs d’accueil de notre pays font barrage à une telle modalité de dire. Pourquoi donc persiste-t-on, contrairement à certains pays voisins, à entraver cette prise de parole gestuelle ? Pourquoi les dispositifs éducatifs d’accueil des enfants Sourds relèvent-ils le plus généralement d’une telle logique rééducative et renoncent-ils par là même à être de véritables espaces d’accès au savoir et à la culture ? Comment pourrions-nous, par l’instauration d’un accueil précoce et d’une scolarisation bilingues, expérimentés dans d’autres pays, faire réellement place à ces « signes pour le dire » ?

Sous forme d’une « lettre à une amie », l’auteur propose un parcours et une analyse des préjugés existant à l’encontre des Sourds encore trop souvent considérés comme des « malades à soigner », des « handicapés du langage et de la parole », et non des sujets désirants. Il montre combien nous demeurons sourds à ce que ceux-ci pourraient nous enseigner, et en quoi l’accueil que notre société réserve aux Sourds est emblématique de notre rapport à l’altérité et de notre difficulté à vivre ensemble.

André Meynard est psychanalyste, docteur en psychologie, membre du laboratoire de recherche en psychopathologie clinique et psychanalyse de l’université Aix-Marseille I. Auteur de Quand les mains prennent la parole (érès, rééd. 2002), il inscrit ses recherches et ses interventions dans divers dispositifs de formation.

Source : Editions Erès

Type: Livre
Editeur: Editions Erès
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