60 % des patients atteints de la maladie d’Alzheimer sont affectés par l’apathie. Or, ce syndrome est souvent confondu avec la dépression. Afin de limiter un recours inadéquat aux antidépresseurs, ce nouveau travail de la HAS permet de définir précisément le diagnostic de l’apathie et de recommander une prise en charge privilégiant des moyens thérapeutiques non médicamenteux.

Cette recommandation vient clore les travaux successifs publiés par la HAS depuis 2009 sur la prise en charge des patients atteints de maladie d’Alzheimer et maladies apparentées*. Cette nouvelle recommandation s’inscrit ainsi dans une stratégie globale de prise en charge et d’accompagnement pluri et interprofessionnelle des patients concernés.

Repérer systématiquement l’apathie

Le repérage de l’apathie doit être systématique chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Plusieurs signes permettent de dépister ce syndrome : perte ou baisse de motivation, perte d’initiatives, appauvrissement des activités sociales, désintérêt, émoussement affectif etc. Si ces signes persistent dans le temps au-delà de 4 semaines et contrastent avec l’état antérieur du patient, la HAS recommande au médecin d’utiliser l’inventaire neuropsychiatrique qui évalue la fréquence et la sévérité de 12 symptômes rencontrés au cours de la maladie d’Alzheimer parmi lesquels figure l’apathie.

Différencier l’apathie de la dépression

L’apathie est régulièrement confondue avec la dépression en raison de plusieurs symptômes similaires comme la diminution et la perte d’intérêt ou le sentiment de manque d’énergie. Or, un diagnostic de dépression inadapté avec une prescription d’antidépresseurs provoque un mésusage grave de ces médicaments.

Pour une prise en charge plus adaptée du patient, la HAS recommande ainsi aux professionnels de santé d’établir un diagnostic différentiel avec la dépression. En effet, la dépression se caractérise par des signes bien spécifiques qu’il est conseillé de rechercher (humeur triste pathologique et ruminations dépressives comme le pessimisme, le sentiment de désespoir et de culpabilité etc.). Dans les situations complexes, le recours à un avis et/ou à une prise en charge spécialisée par un psychiatre est à proposer. (...)

Auteur de l'article original: HAS
Source: HAS
Date de publication (dans la source mentionnée): Mardi, 14. Octobre 2014
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