Pauvreté : les enfants, victimes de la crise économique
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La crise économique de 2008 a appauvri de nombreuses familles dans les pays de l’OCDE. Et d’après le dernier rapport de l’UNICEF intitulé « les enfants de la récession », ces derniers n’ont pas été épargnés. Ils sont 2,6 millions à avoir sombré sous le seuil de pauvreté dans les pays les plus riches du monde depuis cette date.
Les données fournies par ce rapport ont été récoltées par le centre de recherche Innocenti de l’UNICEF. Celui-ci classe 41 pays de l’OCDE et de l’Union européenne, selon l’évolution du taux de pauvreté des enfants entre 2008 et 2012. Ainsi les 2,6 millions d’enfants démunis supplémentaires répertoriés portent l’estimation du nombre total à 76,5 millions. En France, ils sont 440 000 enfants pauvres supplémentaires depuis le début de la crise. Ce chiffre correspond à une augmentation du taux de pauvreté de 3 points, passant de 15,6% à 18,6% en 4 ans seulement.
De grandes variations ont été observées selon les pays, allant de 0,5 point en Israël jusqu’à 20,4 points en Islande, un des Etats les plus touchés, avec l’Irlande (10,60 points d’augmentation), la Croatie (11,80), la Lettonie (14,60) et la Grèce (17,50).
Ainsi, « beaucoup de pays riches ont subi un ‘grand bond en arrière’ en termes de revenu du ménage, et l’impact sur les enfants aura des répercussions directes et durables pour eux et leurs familles », estime Jeffrey O’Malley, responsable de la politique et de la stratégie mondiale de l’UNICEF. « La proportion grandissante des 15-24 ans socialement disqualifiés, qui ne sont ni dans le système éducatif, ni en situation d’emploi ou de formation (taux NEET) », est également soulignée par les auteurs.
Des mesures de protection impératives
« C’est un drame pour les enfants eux-mêmes et aussi pour l’avenir de nos sociétés », souligne Michèle Barzach, présidente d’UNICEF France. « Des millions d’enfants supplémentaires auraient peut-être pu être aidés si certaines politiques de protection existantes avaient été plus solides et si elles avaient été renforcées pendant la crise économique », poursuit-elle. En effet, ce rapport « montre que la force des politiques de protection sociale est un facteur déterminant dans la prévention de la pauvreté », confirme Jeffrey O’Malley.
« Tous les pays doivent être en mesure de maintenir de solides filets de sécurité sociale pour protéger les enfants dans les mauvais comme dans les bons moments – et les pays riches doivent donner l’exemple, en s’engageant explicitement à éliminer la pauvreté des enfants, à élaborer des politiques ciblées pour compenser les ralentissements économiques, et à faire du bien-être des enfants une priorité absolue », conclut-il.