Réforme du collège : "Ce n'est pas un malentendu, c'est un refus"
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Profs, parents et élèves sont dans les rues de Paris aujourd'hui pour dénoncer la réforme du collège qui s'appliquera à la rentrée 2016.
Ils étaient plusieurs milliers à manifester contre la réforme et pour "un autre collège". Sous un beau soleil d'automne, le cortège s'est élancé après 14 heures depuis Port-Royal, en direction du ministère de l'Éducation nationale, derrière une banderole réclamant l'"abrogation de la réforme, un autre projet pour le collège". L'intersyndicale d'une dizaine d'organisations à l'origine de la mobilisation a demandé à être reçue en fin d'après-midi par la ministre Najat Vallaud-Belkacem.
"Ce qui risque de se passer si la ministre s'obstine, c'est que la réforme risque de s'étioler et de perdre de sa substance", a prévenu, dans le défilé, Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes, premier syndicat d'enseignants dans le secondaire, qui tablait la veille sur "une des plus grandes manifestations du second degré de ces dernières années". Elle en veut pour preuve une faible participation annoncée aux formations à la mise en oeuvre de la réforme, proposées aux profs pendant les vacances de la Toussaint. "Il ne s'agit pas d'un malentendu, mais d'un refus", a-t-elle insisté.
La réforme a réuni dès le printemps contre elle une coalition hétéroclite de syndicats, de politiques de droite mais aussi de gauche et d'intellectuels. Trois journées de grève en mai, juin et septembre ont été diversement suivies. Dans le défilé, des pancartes affichent les slogans "professeurs, pas fossoyeurs", "Najatas satanas" ou "on veut du blé pas des EPI", en référence aux enseignements pratiques interdisciplinaires décriés par les opposants. Des enseignants de la langue de Goethe, inquiets pour leur discipline en raison de la suppression des classes bilangues, portent sur eux les couleurs du drapeau allemand tandis que des profs de latin et grec arborent des couronnes de laurier ou des casques romains. (...)