Un test de réalité virtuelle pourrait déterminer, plusieurs décennies avant son apparition, quelles sont les personnes qui ont un risque génétique élevé de souffrir de la maladie d'Alzheimer.

Selon les neuroscientifiques du Centre des maladies neurodégénératives de Bonn, en Allemagne, les personnes qui ont un risque génétique élevé de souffrir de la maladie d'Alzheimer présenteraient des altérations de la navigation spatiale plusieurs décennies avant les premiers signes de la maladie. Selon leurs travaux de recherche publiés dans la revue Science un test basé sur la navigation dans un labyrinthe virtuel permettrait donc de déterminer, dès l'âge de 30 ans, les personnes les plus à risque de dégénérescence du cerveau.

Une IRM fonctionnelle mesure l'activité du cerveau pendant le test

Les chercheurs allemands ont recruté deux groupes de jeunes adultes sans symptômes de la maladie d'Alzheimer. L'un était porteur d'une variante d'un gène appelé APOE, connu pour être un des marqueurs de la maladie d'Alzheimer, tandis que l'autre groupe n'était pas porteur du gène. Tous ont été invités à naviguer dans une arène virtuelle composée d'un ciel bleu, de quelques montagnes dans le lointain et d'une vaste zone d'herbe sur laquelle était posée des objets du quotidien. Les participants au test devaient attraper les objets virtuels au cours de la navigation dans le jeu et les remettre à leur place d'origine plus tard.

Pendant l'expérience, les chercheurs suivaient l'activité cérébrale de chaque participant par l'intermédiaire d'une IRM fonctionnelle, une procédure qui mesure l'activité du cerveau en se basant sur le flux sanguin.

Les résultats montrent que le groupe à haut risque avait navigué de manière différente dans le labyrinthe et avait réduit le fonctionnement de certaines cellules du cerveau impliquées dans la navigation spatiale.

"Nos résultats pourraient fournir un nouveau cadre de base pour la recherche préclinique sur la maladie d'Alzheimer et pourraient fournir une explication neurocognitive de désorientation spatiale dans la maladie d'Alzheimer", ont expliqué les chercheurs dans la revue Science.

Auteur de l'article original: Catherine Cordonnier
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 26. Octobre 2015
Photo: