Comment parler aux enfants des attentats ?
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Scènes d'horreur absolues, émotions à fleur de peau, écoles fermées samedi : le monde des enfants a basculé en l'espace de quelques heures et a ouvert un abîme d'angoisses. Comment les parents peuvent-ils parler des attentats ? Quels mots choisir ou éviter ? De quelle façon les rassurer ?
L'enfant est sensible à son environnement immédiat : si ses parents sont très affectés et angoissés, ou répètent un "n'aie pas peur" qui sonne faux, il ne peut pas être rassuré.
C'est l'angoisse des proches à laquelle les enfants sont sensibles : aussi éprouvés soient-ils, les parents sont censés rassurer leur progéniture, en absorbant leurs angoisses et en abordant le sujet avec des mots adaptés à l'âge des enfants, sans tomber dans la théâtralisation et en évitant les discours pessimistes, du type "c'est la fin d'un monde…" Le silence est tout aussi angoissant.
Bien sûr, il est normal d'avoir des émotions et de les laisser transparaître, mais en parler avant entre adultes évacue les émotions les plus fortes et les plus déstabilisantes pour l'enfant. Cela permet ensuite de maintenir à la maison une atmosphère la plus sereine possible et une certaine routine pour que l'enfant retrouve son équilibre.
Quels mots choisir ?
Aborder les attentats de façon factuelle, sans entrer dans les détails est conseillé par de nombreux psychologues et psychiatres : "il y a eu des attentats, qui ont fait des morts à Paris" ou "des guerriers ont attaqué le pays". Le choix des mots est important : "tuerie" ou "bain de sang" véhiculent des émotions trop violentes tandis que "horrible" ou "terrible" sont plus neutres.
Parler de guerre est une possibilité car les enfants comprennent tous le sens de cet événement que tous les pays connaissent un jour ou l'autre. A condition de leur expliquer qu'il ne s'agit pas d'une guerre avec des combats partout, mais d'une nouvelle forme, le terrorisme, avec des guerriers qui ont agi dans une ville. Certains documents destinés aux enfants, comme celui d'Astrapi, servent de support à un échange.
Les enfants auront vraisemblablement d'autres échos à l'école et reviendront avec des questions supplémentaires, qui donneront l'occasion de prolonger la discussion. S'il n'est pas recommandé de les bombarder de questions à leur retour de l'école, le parent peut engager la conversation de façon bienveillante et neutre lors du goûter ou du dîner, sur ce qui s'est passé à l'école. (...)