Alzheimer : ce que votre façon de marcher révèle sur votre santé
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Vous marchez lentement et avec difficultés ? Prudence : cela pourrait trahir un risque élevé de déclin cognitif, voire les premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer.
C'est évident : nous ne marchons pas tous à la même vitesse, ni de la même manière. Et avec l'âge, il est normal de constater un ralentissement de son rythme de croisière sur le trottoir, qui est notamment causé par la fonte musculaire. Cependant, des chercheurs du Centre d'excellence Maladies Neurodégénératives de Toulouse (31) viennent de découvrir que dans certains cas, la façon dont une personne se déplace peut trahir un déclin cognitif précoce, voire une maladie d'Alzheimer.
Pour en venir à cette conclusion, les scientifiques ont travaillé avec un groupe de 128 volontaires, âgés en moyenne de 76 ans – des hommes et des femmes, de catégories sociales différentes. Les participants ont passé un PET scan (positron emission tomography), une technique d'imagerie médicale dont l'objectif est d'observer les connexions cérébrales. L'objectif ? Mesurer les taux d'amyloïde dans leur cerveau : il s'agit d'une protéine qui, lorsqu'elle est présente en grande quantité dans les neurones, trahit un risque de déclin cognitif, voire une maladie d'Alzheimer.
Le putamen est touché
Résultat : 48 % des volontaires présentaient des taux d'amyloïde anormalement élevés. Ceux-ci ont alors passé un nouveau test : les chercheurs ont analysé leur rythme, ainsi que leur façon de marcher. Et ils se sont rendus compte que ces volontaires particuliers se déplaçaient plus lentement que la moyenne (moins d'un mètre par seconde), et avec plus d'hésitations. En effet, le développement anormal des protéines amyloïdes a tendance à “contaminer” le putamen, une zone du cerveau liée aux capacités motrices.
"Il est possible que d'avoir des troubles de la marche subtiles, en plus de problèmes de mémoire, puisse signaler la maladie d'Alzheimer avant même que les gens montrent des symptômes cliniques", a déclaré Natalia del Campo, principale auteure de cette étude, publiée dans la revue scientifique Neurology.