Autisme : les filles plus sociables que les garçons
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Les manifestations de l'autisme seraient différentes selon que ce trouble envahissant du développement touche une fille ou un garçon, notamment en termes de motivation sociale et d'amitié.
Il semblerait qu'il y ait plus d'autistes hommes que femmes. Mais ce déséquilibre serait en réalité lié à un diagnostic sous-estimé des troubles du spectre autistique chez les filles car leurs symptômes seraient moins facilement repérables. Une étude en mai 2015 avait déjà montré que les garçons autistes présentent plus de symptômes physiques aisément identifiables (gestes brusques, mouvements répétés...) que les filles. Une nouvelle étude met en avant des difficultés sociales et amicales plus prononcées chez les garçons que chez les filles, ce qui contribue à moins bien les discerner chez ces dernières. A l'origine de ces travaux publiés dans le Journal of Autism and Developmental Disorders, des chercheurs en psychologie du Centre pour la Recherche sur l'Autisme et l'Education de l'University College de Londres (Royaume-Uni).
Amitiés plus profondes chez les filles
Ces chercheurs ont suivi 46 adolescents âgés de 12 à 16 ans, dont 13 filles autistes, 13 filles non autistes, 10 garçons autistes et 10 non autistes. Ils leur ont demandé d'attribuer une note de un à cinq selon qu'il/elle se reconnaissait peu ou beaucoup dans 23 affirmations portant sur différentes caractéristiques de l'amitié. Ils devaient ainsi statuer sur des thèmes telles que la camaraderie (par exemple en notant la phrase "Mon ami(e) et moi passons beaucoup de notre temps libre ensemble"), le conflit ("Mon ami(e) et moi sommes en désaccord sur de nombreux sujets"), l'entraide ("Mon ami(e) m'aide quand j'éprouve des difficultés"), la sécurité ("Si j'ai un problème à l'école ou à la maison, je peux en parler à mon ami(e)") ou encore la proximité ("Si mon ami(e) venait à déménager, il/elle me manquerait"). Les conclusions principales tirées de cette enquête sont que les filles atteintes de troubles autistiques sont plus motivées socialement et leurs amitiés sont plus intimes que celles des garçons atteints des mêmes troubles. En somme, l'expérience sociale des filles autistes est plus proche de celle des adolescents non autistes que celle des garçons autistes.
Les chercheurs souhaitent maintenant poursuivre leurs travaux pour déterminer si ces différences entre garçons et filles s'étendent aux capacités cognitives des adolescents souffrant de troubles autistiques, mais aussi pour comprendre l'impact de telles différences sociales et amicales sur le bien-être et la santé mentale des jeunes autistes sur le long terme.