Douleur : un centre de contrôle découvert dans le cerveau
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Ce centre est situé dans l'hypothalamus et est composé de trente petits neurones qui coordonnent la libération dans le sang d'une hormone au rôle apaisant.
Un peu de douceur dans un monde parfois bien brutal, c'est ainsi que l'on pourrait qualifier l'apport de l'ocytocine, une hormone dont le nom signifie, en grec, « rapide accouchement ». Cette dénomination vient du fait qu'elle est libérée en très grande quantité au moment des contractions utérines précédant l'arrivée du bébé. Mais, au fil du temps, les scientifiques lui ont découvert d'autres propriétés fort intéressantes, notamment dans l'allaitement, ainsi que dans l'anxiété et la réduction de la sensation douloureuse. Elle agit également dans la régulation des interactions sociales. Jusqu'ici, le processus aboutissant à sa libération était inconnu. Le voile est désormais en partie levé, grâce à des travaux publiés le 3 mars dans la revue Neuron.
Ils émanent d'une équipe internationale*, coordonnée par Alexandre Charlet de l'institut des neurosciences cellulaires et intégratives du CNRS et Valery Grinevich du DKFZ, en Allemagne. Ces chercheurs se sont penchés sur le processus de libération de la fameuse ocytocine lorsqu'une douleur est perçue. Ils ont découvert que le centre de contrôle qui coordonne sa libération n'est constitué que d'une petite trentaine de neurones, regroupés au sein de l'hypothalamus. Dans un communiqué du CNRS, ils expliquent que, lors de douleurs aiguës ou d'une sensibilisation inflammatoire (brûlure, pincement, coupure, etc.), l'information est acheminée par les nerfs périphériques (par exemple ceux du membre blessé) jusqu'à des neurones de la moelle épinière puis à d'autres dans le cerveau, dont ces « trente glorieux ». À peine prévenus, ces derniers déclenchent la libération d'ocytocine dans la circulation sanguine. Cette « hormone pompier » va alors « endormir » les neurones périphériques qui cessent donc de transmettre des messages de « détresse ». Et la douleur s'atténue. Qui plus est, les longs prolongements de ces neurones – les axones – délivrent l'ocytocine au plus profond de la moelle épinière.
« Ces travaux ont donc permis d'expliquer la manière dont différentes populations de neurones à ocytocine se coordonnent afin de contrôler l'interprétation du message douleur par le système nerveux », précise le CNRS. L'information est intéressante. Par exemple, le cuisinier du dimanche pourra toujours se dire que, sans ocytocine, l'entaille qu'il vient de se faire dans le doigt lui aurait fait bien plus mal. (...)