AVC : une meilleure prise en charge pour réduire le risque?
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Première cause de handicap physique et deuxième cause de démence après la maladie d'Alzheimer, l' AVC touche en moyenne 130 000 personnes par an en France, faisant 33 000 décès. Plus de 77 000 victimes subissent des séquelles jusqu'à la fin de leur vie (aphasie, problèmes de mémoire...). Pourtant, ces chiffres pourraient être réduits de moitié si les victimes étaient prises en charge dans les 24 heures après les symptômes, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale New England Journal of Medicine .
Développer des unités spécialités en AIT
Dans 25 % des cas, l'AVC est en effet précédé d'un accident ischémique transitoire (AIT), un déficit neurologique soudain et temporaire. Perte de la parole, trouble de l'équilibre, ces symptômes cliniques durent moins d'une heure et sont réversibles. Si les malades étaient pris en charge dans les 24 heures après leurs apparitions, le risque d'AVC serait diminué de moitié.
L'équipe Pierre-Amarenco, neurologue et directeur du centre d'accueil et de traitement de l'attaque cérébrale à l'hôpital Bichat, a suivi 4789 patients. Au total, 78,4% des patients ont été évalués par des spécialistes de l' AVC dans les 24 heures après l'apparition des symptômes. Un an après leur AIT, ces personnes suivies de façon très précoce ont vu leur risque d'AVC chuter à 6,2%.
"La prise en charge précoce des AIT pourrait permettre de réduire de moitié le risque d' AVC », conclut le professeur Pierre-Amarenco.
"Jusqu'alors, quand les patients faisaient un AIT, ils étaient envoyés aux urgences de l'hôpital, mais comme leurs symptômes avaient disparu, ils étaient renvoyés chez eux, puis adressés à leur médecin traitant. Les examens prescrits étaient réalisés dans les 15 jours suivants. Entre temps, bien des patients faisaient un AVC ", explique le professeur au quotidien Le Monde.
Il existe en France, deux unités spécialisées dans les AIT, une à Toulouse et l'autre à Paris. Tandis que le Royaume -Uni en compte plus de 200.
"Nous estimons que ces cliniques ont permis d'éviter 10 000 AVC par an au Royaume-Uni, et d'économiser 200 millions de livres sterling uniquement en termes de coûts de la prise en charge en aigu », conclut Peter Rothwell au quotidien Le Monde.