Communiqué de presse - Haute Autorité de Santé - Cancer du poumon : conditions non réunies pour un dépistage chez les fumeurs
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Le cancer du poumon est le cancer responsable du plus grand nombre de décès en France. Lié dans 90% des cas au tabagisme, il est généralement très agressif et d’évolution rapide. Dans le cadre du 3ème Plan cancer 2014-2019, la Haute Autorité de Santé (HAS) a évalué la possibilité et l’intérêt de dépister ce cancer chez les fumeurs, dans le but de détecter et de traiter la maladie à un stade précoce. La HAS conclut que les conditions ne sont actuellement pas réunies pour que ce dépistage soit possible et utile, et insiste sur la nécessité de poursuivre la recherche sur ce cancer et d’intensifier la lutte contre le tabagisme.
A l'origine d’environ 45 200 nouveaux cas en France en 2015, le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier chez l’homme (21 000 décès) et le 2ème chez la femme (9 500 décès) après le cancer du sein. Cinq ans après le diagnostic de la maladie, moins d’un malade sur six est encore en vie. Alors que le tabagisme est de loin le principal facteur de risque de cancer du poumon, un adulte sur trois déclarait fumer quotidiennement en 2014.
A la demande de professionnels de santé et dans le cadre du 3ème Plan cancer 2014-2019, la HAS a évalué la pertinence d’un dépistage du cancer du poumon par scanner thoracique à rayons x à faible dose chez les fumeurs[1]. La HAS publie ses conclusions aujourd’hui.
Les conditions ne sont pas réunies pour qu’un dépistage soit possible et utile
Pour qu’il soit possible et utile de dépister une maladie, au moins six conditions doivent être réunies ; ce qui n’est pas le cas actuellement pour le cancer du poumon. La HAS estime en effet que :
la maladie est difficilement détectable à un stade précoce à cause de sa rapidité d’évolution : il n’est pas clairement établi qu’il existe une période suffisamment longue - entre le moment où une anomalie est décelable à l’imagerie et l’apparition des premiers symptômes - pour mener un dépistage.
l’examen de dépistage disponible n’est pas adapté : le scanner thoracique génère trop de faux positifs (jusqu’à 90% des anomalies trouvées au scanner s’avèrent non cancéreuses après examen) et reste irradiant même à faible dose. La question du risque de cancers induits par les radiations se pose d’autant plus que cet examen, qui irradie une large part du thorax, devrait être répété et réalisé régulièrement dans le cadre d’un dépistage.
les possibilités de traitements sont restreintes, même à un stade précoce de la maladie : les traitements actuels sont essentiellement chirurgicaux, lourds et réalisables dans certains cas uniquement (selon l’état général de la personne et les caractéristiques de la tumeur).
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