Problèmes d’endormissement : quand les nuits de l’enfant virent au cauchemar
- 915 lectures
Des pleurs et des câlins qui s’éternisent au moment du coucher. Depuis quelques temps, votre enfant éprouve les plus grandes difficultés à s’endormir. Du jour au lendemain, il vous demande de laisser la lumière allumée et la porte de sa chambre ouverte. Cela n’a rien d’inquiétant. Tous les bambins passent (de façon plus ou moins marquée) par des troubles du sommeil. Pas d’inquiétude donc, à condition que la situation ne s’installe pas dans la durée. Le point avec le Pr Philippe Duverger, chef du service psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU d’Angers.
« Tous les enfants passeront par des peurs au moment de l’endormissement », rassure le Pr Duverger. Voilà qui n’avancera pas des parents souvent démunis face à leur bout de chou qui, soudainement, éprouve des craintes à rejoindre les bras de Morphée.
Mais au fait, pourquoi cette angoisse survient-elle de façon si subite ? « L’enfant prend conscience de la séparation. Il est confronté à lui-même », commente Philippe Duverger. « Un événement anodin peut avoir déclenché cette prise de conscience. Une maman ou un papa en déplacement et qui n’a pas pu venir souhaiter une bonne nuit. Ou encore un cauchemar la nuit précédente. »
Porte ouverte et veilleuse
Il est en outre primordial d’accorder de l’importance aux propos de votre enfant. Par exemple s’il vous demande de laisser sa porte ouverte. « Cela indique que l’autre (le parent) est toujours accessible. L’idée qu’on peut se séparer sans se perdre ». Il est donc urgent de ne pas lui refuser ces rituels. « Il s’agit là d’une transition de la présence à l’absence ».
Les rituels justement, parlons-en. La petite histoire du soir, le câlin ou le dernier verre d’eau ne doivent pas être pris à la légère. « Ils participent à l’endormissement », insiste le Pr Duverger. « Mais attention, ils ne doivent pas s’éterniser. Il ne faut pas trop sacraliser le coucher. Les parents doivent accompagner leur bambin mais ne pas en devenir otages. Ce moment est aussi une confrontation à lui-même. C’est à l’enfant de trouver les ressources. » En clair, il n’y a rien de dramatique à laisser pleurer (un peu) le petit…
Que faire… et ne pas faire ?
La première chose à faire est de ne pas considérer la chambre comme un lieu de punition. Le fameux « File dans ta chambre ! ». Au contraire le lit doit rester un endroit d’apaisement. Evitez également de crier. Cela participerait à son excitation. Même si cela est plus facile à dire qu’à faire. Rassurez-le et tâchez de dédramatiser.
La principale erreur – que beaucoup commettent – serait de dormir dans sa chambre, ou de le faire dormir dans votre lit.