Développement : la naissance du goût
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Avant même la naissance, les bébés sont capables de distinguer les quatre saveurs de base – acide, amer, salé et sucré -, avec une nette préférence pour le sucré. Comment les amener ensuite à élargir leur palette gustative ? En comptant sur leur curiosité naturelle et en faisant preuve de patience.
In utero. Les papilles gustatives du fœtus commencent à se développer dès le 3e mois de grossesse, au niveau des tissus qui deviendront ceux de la langue. Elles s’étendent ensuite progressivement jusqu’à tapisser toute la cavité buccale. Elles y sont deux à trois fois plus nombreuses que dans la bouche d’un adulte. Au 4e mois, elles distinguent l’acide, l’amer, le salé et le sucré. Toutes ces saveurs parviennent au fœtus via l’ingestion du liquide amniotique, dont le goût varie en fonction de l’alimentation de la future maman.
Après la naissance. Selon certains chercheurs, dont le psychologue Matty Chiva, l’appétence pour le sucré et le rejet de l’amer seraient innés. Ces prédispositions permettraient aux bébés de bien se nourrir les premiers mois de leur vie, le lait ayant une saveur naturellement sucrée. A l’inverse, dans la nature, les substances amères sont souvent toxiques.
Ce qu’il faut en retenir. Plus l’alimentation des futures mamans est variée pendant leur grossesse, en multipliant épices et aromates, plus elles ont de chances de développer le palais de leur futur bébé. L’allaitement aurait les mêmes vertus, même si aucune étude n’a encore démontré que les enfants nourris au sein devenaient moins difficiles que les autres en grandissant.
A noter. Selon les pédopsychiatres, les bébés sont particulièrement enclins à goûter de nouvelles saveurs entre 4 et 6 mois. Après 7 mois, cela devient plus compliqué. Mais quel que soit l’âge, il faut savoir faire preuve de patience au moment de la diversification alimentaire : jusqu’à 10 tentatives peuvent être nécessaires pour qu’un bébé accepte un nouvel aliment.