Un centre d'accueil pour autistes soupçonné d'avoir espionné ses patients
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Des caméras actives jour et nuit auraient filmé à leur insu les pensionnaires d'une maison d'accueil pour autistes . Le scénario, digne de Big brother, se serait déroulé au sein du Mas Vercors, en Seine-et-Marne. Cette vidéosurveillance violant l'intimité a été dénoncée par la mère d'un des patients autistes résidant dans l'établissement, selon Le Parisien-aujourd'hui qui révèle l'information.
Les accusations sont suffisamment graves pour que les faits arrivent aux oreilles du Défenseur des droits, qui se saisit du dossier. Des enquêteurs ont été envoyés sur les lieux en mars dernier.
Ce que découvre l'équipe sur place dépasse leur imagination : des caméras installées dans toutes les pièces épient et enregistrent en continu le moindre fait et geste de chacun des pensionnaires. Aucune des douze chambres n'est épargnée. En sus, les patients autistes ignorent qu'ils sont filmés à toute heure du jour et de la nuit. Pis, aucune mention de ce dispositif de vidéosurveillance n'est faite dans l'établissement ou dans son règlement intérieur. En principe, les caméras visaient à réagir rapidement en cas de crise d'épilepsie. Mais d'après les informations obtenues par le journal, aucune information sur des crises d'épilepsie n'était jamais remontée à l'équipe.
Un espionnage en règle
Autre constat fait par les enquêteurs : les écrans de visionnage sont accessibles et visibles par tous sans restriction. Une violation patente de l'intimité des pensionnaires. "Certains résidents se relevaient la nuit et déféquaient sur leur lit ou avaient des comportements intimes. Il y avait toujours des collègues qui rigolaient bêtement de ce genre de situations", raconte un ancien salarié interrogé par Le Parisien.
Les parents consultés sur le maintien des caméras en août
Le Défenseur des droits a demandé à la direction de l'établissement "de cesser les pratiques illégales en sollicitant les autorisations requises, en informant les personnes concernées et en adoptant un usage de la vidéosurveillance raisonné et respectueux de la vie privée". D'après la nouvelle directrice, citée par le journal, les caméras sont toujours allumées, mais elles sont orientées uniquement vers les lits. Les familles des patients devraient être consultées en août pour se prononcer pour le maintien ou non de ces caméras.