Selon des chercheurs de l’Université de Colombie britannique, le burnout dont sont victimes certains professeurs et le stress des élèves seraient intimement liés. Problème, à l’image de l’œuf et de la poule, les scientifiques peinent à expliquer lequel des 2 phénomènes déclenche l’autre.

Ces chercheurs ont recueilli des échantillons de salive de plus de 400 enfants issus d’écoles primaires. Ainsi ont-ils pu mesurer leur niveau de cortisol, une hormone sécrétée pour faire face au stress.

Résultat, ils ont constaté que dans les classes où les enseignants ont connu des épisodes d’épuisement émotionnel, les niveaux de cortisol des écoliers étaient les plus élevés. Des taux également corrélés à de plus grandes difficultés d’apprentissage.

« Voilà qui souligne une contagion du stress dans les salles de classe », expliquent les auteurs. « Il est néanmoins difficile de savoir lequel de ces stress (celui du professeur ou celui des élèves) est responsable de l’autre. Nous estimons qu’il s’agit en fait d’un problème cyclique ».

Pour autant, les chercheurs avancent deux idées. La première selon laquelle un climat stressant pourrait être le reflet d’un manque de soutien (de la part des parents ou de leur direction) ressenti par les profs. Lesquels éprouveraient les plus grandes difficultés à gérer leur classe. Autre hypothèse, des jeunes de plus en plus anxieux, avec des besoins spéciaux qui conduiraient les enseignants à se sentir « dépassés ».

« Il est clair, au regard des récentes études, que l’enseignement est l’une des professions les plus stressantes », concluent les chercheurs.  « Les professeurs ont besoin des ressources suffisantes afin de combattre l’épuisement et d’atténuer le stress. S’ils n’obtiennent pas le soutien nécessaire, nous risquons de graves dommages collatéraux (concernant la santé des élèves) ».

Auteur de l'article original: Vincent Roche pour Destination Santé
Source: Social Science & Medicine, 27 juin 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 3. Juillet 2016
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