L'autisme, un handicap devenu un atout dans les entreprises américaines
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Les autistes dits de "haut niveau" feraient preuve d'une obsession des détails et d'une capacité de concentration hors-norme, véritables atouts dans le secteur informatique
Corey Weiss ne déchiffre peut-être pas bien certains signaux sociaux, mais il s'y connaît en logiciels: l'hyper attention aux détails de cet autiste de 27 ans lui a valu un poste chez MindSpark, une startup cherchant à faire à la fois des affaires et du social.
MindSpark, basée à Santa Monica en Californie, recrute des autistes comme "analystes" pour tester des logiciels.
"Je vois des choses que d'autres ne verraient pas", explique le jeune homme, diagnostiqué autiste dans son enfance. "La plus grande force, c'est que ça me rend davantage tourné vers le détail ; je suis plus concentré".
Selon l'organisation américaine Autism Society, environ 1% de la population mondiale est touchée par ce trouble qui peut se manifester à des degrés divers : les plus touchés fuient les contacts visuels, ne parlent pas ou peu; d'autres maîtrisent le langage et ont même l'esprit très acéré, mais restent incapables de comprendre et de respecter certaines normes sociales.
C'est dans ce second groupe d'autistes sans déficience intellectuelle, dits "de haut niveau", que MindSpark recrute. Leur obsession des détails et leur capacité de concentration sont des atouts dans le secteur informatique, explique Chad Hahn, cofondateur de l'entreprise, évoquant un "énorme réservoir de salariés talentueux que peu de monde regarde".
MindSpark compte aujourd'hui 27 analystes, dont 5 à temps plein, payés environ 35 000 dollars par an et même près de 50 000 pour les plus chevronnés.
Des salariés brillants qui ont besoin d'un coup de pouce
"C'est tellement important que les entreprises technologiques créent un environnement qui prenne en considération les aménagements dont les adultes autistes ont besoin", estime Desiree Kameka, une responsable de la Madison House Autism Foundation.
Ils vont en effet être dépassés au travail par les aspects sociaux qui sont des routines pour les personnes "neuro-typiques". D'autres n'ont pas l'encadrement nécessaire à la maison pour s'assurer qu'ils mangent, dorment et se rendent à l'heure au bureau. (...)