Enfant : ses dessins parlent de lui
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Comme les adultes, les enfants n’ont pas tous les mêmes habiletés artistiques. Par exemple, en matière de dessin. Toutefois, l’évolution des réalisations picturales de vos enfants fournit bien des pistes concernant leur développement. Voici comment.
Votre enfant gribouille avec feutres et autres crayons depuis qu’il est tout petit. Toutefois, « c’est vers 3 ans qu’apparaît vraiment ce qui peut être qualifié de dessin », indique Marcel Rufo, dans Elever son enfant. « C’est-à-dire la représentation de ce que l’enfant sait nommer. » A cet âge, « son dessin est toujours sans perspective. Tout est placé sur le même plan et les rapports de taille entre les différents objets sont ignorés », poursuit-il. Et c’est bien normal ! « L’enfant représente uniquement son monde personnel et non pas ce qu’il voit. »
Un dessin évolutif et révélateur
Son premier dessin représentatif d’autre chose qu’un gribouillis sera sans doute un « bonhomme têtard ». Ce bonhomme, composé de deux cercles – pour la tête et le corps – et de traits bâtons figurant les membres, est toujours dessiné de face. Ensuite, « à mesure que les possibilités intellectuelles de votre enfant se développent, le personnage s’agrémente de points ou de petits ronds figurant les yeux, la bouche, le nombril et parfois d’un sexe », explique Marcel Rufo.
Avec les années, le bonhomme devient de plus en plus réaliste. « A 5 ans, il a une tête, un tronc, des bras et des jambes. A 6 ans, il est habillé différemment selon son sexe et l’enfant le dessine en mouvement, preuve qu’il a compris le rôle des articulations. »
« L’évolution de ce personnage dessiné donne une bonne idée du schéma corporel de l’enfant et tout particulièrement de la perception qu’il a de son corps », souligne le Dr Rufo. En effet, très logiquement, l’enfant ne peut le représenter que lorsqu’il en a pris conscience et de sa position dans l’espace.
Enfin, les psychiatres et psychologues utilisent souvent le dessin pour comprendre l’enfant et ses éventuelles angoisses ou peurs. En effet, « le dessin est une expression de l’inconscient par sa forme et par les commentaires qu’en fait son auteur », précise-t-il. « Pour la psychanalyse, il a une valeur de symptômes révélateurs des angoisses et des conflits. »