Vers une exclusion des enfants dyslexiques du champ du handicap ?
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Dyslexiques et autres dyspraxiques ou dyscalculiques sont reconnus comme handicapés depuis 2005. Mais à l'école, on pousse de plus en plus les familles vers un accompagnement de droit commun, dont les réponses ne sont, pour les parents, pas à la hauteur des troubles des enfants.
Des associations de parents s’inquiètent d’une sortie des troubles «dys» du domaine du handicap. D’une mise à l’écart progressive des élèves dyslexiques, dyspraxiques, dyscalculiques… C’est-à-dire atteints de troubles du langage et des apprentissages, qui ont été reconnus comme des handicaps en 2005.
Tout le problème réside dans les plans d’accompagnement scolaires de ces enfants. Lorsqu’un élève est officiellement reconnu handicapé, il peut bénéficier d’un plan personnalisé de scolarisation (PPS). Mais un nouveau dispositif a été créé en janvier 2015, le plan d’accompagnement personnalisé (PAP), qui ne nécessite pas d’être reconnu handicapé, et ne permet pas la mise en place des mêmes aides. Plan de plus en plus utilisé pour les enfants «dys» au détriment du premier, selon parents et associations, qui se mobilisent contre sa généralisation.
Avec un plan personnalisé de scolarisation (PPS), un enfant atteint de troubles «dys» peut avoir droit à un ordinateur, une tablette, des logiciels de synthèse vocale, une aide humaine… Et les outils sont financés par l’Education nationale. Avec un plan d’accompagnement personnalisé (PAP), les aides sont moindres (car les enfants sont censés n’avoir que des soucis pédagogiques, pas cognitifs) et doivent être financées par les familles.
«Logique financière de l’Etat»
«Le PAP crée un système parallèle de prise en charge», s’alarme Jean-Marc Roosz, président d’Ecole 2 demain, une plateforme promouvant la scolarisation des jeunes handicapés. Le PPS nécessite un diagnostic de handicap, établi par des équipes spécialisées, quand le PAP repose sur la décision du médecin scolaire. «Ils ne sont pas du tout spécialisés, ils passent à côté des troubles», poursuit Jean-Marc Roosz. «Pour une partie des médecins scolaires, les dys sont des enfants fainéants. On veut souvent les envoyer vers des voies de garage», ajoute Coralie Filleul, porte-parole du Collectif contre les dyscriminations.
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Ndlr : un texte très important qui pose les bonnes questions et avertit d'une dérive croissante.