"C’est impossible dit la fierté, c’est risqué dit l’expérience, c’est sans issue dit la raison, essayons murmure le cœur."

Au collège, il était à la limite du décrochage scolaire. Contre les prédictions (et les rires) de ses profs et de ses potes de classe, Yacine a décroché... un bac + un DUT. Il nous dit comment...
2004, je rentre en 6ème. J'envisage l'année avec inquiétude mais, comme je suis plutôt studieux, j'ai de bonnes notes.

Vient la 5ème. Et là... Bam!!! C'est la dégringolade. Mon père vient de décéder. Je suis souvent absent et mes notes chutent. Tellement lamentables que le collège me place en classe relais: une classe spécialisée où les élèves sont en grandes difficultés scolaires.
    Ça ne va vraiment pas. Je suis en situation de décrochage scolaire. Mais ma plus grosse déception est de décevoir ma mère.
Après deux ans de classe relais, je réintègre une classe de 3ème classique. Mais à la fin de l'année, je n'obtiens pas le brevet des collèges, ce précieux sésame. Pas le niveau. Merci la classe relais!

    Résumons : j'ai des notes catastrophiques, je n'ai pas le brevet, quelles solutions? Le BEP. Merci les profs! Eh oui, ce sont eux qui m'obligent à m'inscrire dans cette voie.
Place donc au lycée. J'entame ma première année de BEP et le résultat est toujours le même: catastrophique. Des 2,5 de moyenne générale, de l'absentéisme et j'en passe.
Les professeurs en ont marre de moi, je reçois même un avertissement d'exclusion, faute de niveau.

Je touche vraiment le fond.
    "Qu'est-ce tu veux faire dans la vie?"
Durant ma dernière année de BEP, je dois trouver un stage pour valider notre diplôme.
    Comme je suis fainéant et sans motivation, j'attends le dernier moment et devinez quoi: je trouve une entreprise trois jours avant la date butoir.
C'est là que je rencontre M.Santos, directeur d'une usine de fabrication de rouleaux de cuivres servant à imprimer les emballages de produits en tout genre. Un homme en or.

Quelques jours avant la fin du stage, M.Santos me convoque à son bureau: Aïe! J'espère n'avoir pas fait de bêtises.
    Arrivé à son bureau, il me pose une question: "Yacine, qu'est-ce que tu veux faire plus tard dans la vie?"
Un peu étonné, je lui réponds: "Je ne sais pas, vu mon niveau scolaire, peu de portes s'ouvrent à moi."
Il me répond alors que rien n'est impossible et que le niveau n'a pas d'importance. Nous parlons de cela deux bonnes heures.
 

(...)

Auteur de l'article original: Yacine Belhadi Volontaire en service civique à l'AFEV Paris
Source: Huffington Post
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 28. Novembre 2016
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