Ce 15 février, à l’occasion de la Journée internationale du cancer de l’enfant, l’Institut Curie fait le point sur son expertise en matière de cancer pédiatrique. Et plus précisément sur le diagnostic moléculaire, un outil précieux pour traiter les tumeurs rares et complexes.

L’Institut Curie réalise plus de 1 400 portraits moléculaires chaque année, en particulier pour des cancers pédiatriques. Grâce à ce diagnostic ultra-précis, qui consiste à analyser les altérations génétiques de la tumeur, les jeunes patients bénéficient des meilleurs traitements.

Limiter les effets secondaires

« Tous âges confondus, il existe par exemple plus de 100 types différents de sarcomes, qui font parfois appel à des traitements très différents. Il est donc important de poser le bon diagnostic pour offrir le traitement adapté », explique le Dr Olivier Delattre, directeur délégué à la recherche biomédicale.

Autre exemple : les neuroblastomes. Certains de ces cancers peuvent régresser spontanément. Une surveillance peut alors être mise en place pour s’assurer que la tumeur diminue et ainsi éviter de traiter inutilement les jeunes patients. Cette « désescalade thérapeutique » essentielle chez les enfants permet de limiter les effets indésirables à court et long termes des chimiothérapies.

« A la pointe des technologies de séquençage et d’analyse du génome, l’Institut Curie est capable de diagnostiquer précisément tous les cancers pédiatriques », ajoute Gaëlle Pierron, responsable adjointe de l’unité de génétique somatique de l’Institut.

Un diagnostic à partir d’une prise de sang ?

Le diagnostic moléculaire constitue une signature précise et irréfutable du cancer. Reste une difficulté :: travailler sur des prélèvements de très petite taille, et limiter les gestes invasifs comme les biopsies. « Nous sommes amenés à diagnostiquer des tumeurs avant l’âge d’un an, exceptionnellement même avant la naissance », précise-t-elle. Pour répondre à cette problématique, l’Institut Curie développe des pistes innovantes, comme l’étude de l’ADN tumoral circulant. Dès l’apparition d’une tumeur, des fragments de son ADN peuvent se retrouver dans la circulation sanguine. Le cancer peut alors être identifié précisément à partir d’une simple prise de sang.

Enfin dans le cadre de son projet d’établissement MC21, l’Institut Curie vient de créer un pôle de soins et de recherche des cancers de l’enfant, adolescents et jeunes adultes sous la direction du Dr Olivier Delattre. Cette nouvelle structure permet de renforcer le continuum soin-recherche au bénéfice du développement de thérapeutiques innovantes. Objectif, mener des essais cliniques précoces afin de donner accès, au plus tôt et en toute sécurité, à l’innovation thérapeutique aux enfants.

Auteur de l'article original: Emmanuel Ducreuzet pour Destination Santé
Source: Institut Curie, 13 février 2017
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 18. Février 2017
Photo: