Le stroma tumoral : cible potentielle dans le cancer tête/cou
- 766 lectures
Pour la première fois, une équipe Inserm de l’Institut de biologie Valrose (Nice) et ses collaborateurs ont décrit la composition moléculaire de la matrice qui entoure les cellules tumorales en cas de cancer de la tête et du cou. Les chercheurs soulignent le rôle clé de protéines qui pourraient devenir des cibles thérapeutiques.
Lutter efficacement contre les cancers de la tête ou du cou passe par une meilleure connaissance du microenvironnement qui contribue à leur croissance. C’est l’objectif du consortium* réunissant différentes compétences en biologie, histologie, immunologie ou encore épigénétique, dont fait partie l’équipe Inserm dirigée par Ellen Van Obberghen-Schilling**. En collaboration avec les laboratoires de pathologie du CHU de Nice et du Centre Antoine Lacassagne, la plateforme protéomique du CRCM à Marseille et une entreprise de biotechnologie américaine, cette équipe est parvenue à décrire la composition du stroma de tumeurs primaires. Elle montre en outre que la fibronectine, ainsi qu’au moins deux protéines de la famille des intégrines, jouent un rôle majeur dans les migrations cellulaires.
Vers un stroma procancéreux
Les cancers des voies aérodigestives supérieures (fosses nasales et sinus, bouche, langue, amygdales, pharynx et larynx) sont à plus de 90% des carcinomes épidermoïdes associés à une espérance de vie à cinq ans inférieure à 50%. Dans environ 70% des cas, ils sont induits par des produits carcinogènes, comme l’alcool et le tabac. Des papillomavirus (HPV) à haut risque sont également impliqués dans la survenue d’un certain nombre de cas.
Ces facteurs provoquent des anomalies génétiques dans les cellules tumorales, entrainant des modifications des fibroblastes du tissu environnant. Ces modifications affectent notamment leur production de matrice extracellulaire. Cette matrice, un maillage de fibres et de protéines associées, représente non seulement un support structural pour les cellules dans la tumeur, mais aussi un réservoir de plusieurs facteurs, dont des facteurs favorisant les divisions cellulaires (facteurs mitogéniques), des facteurs immunosuppresseurs et des facteurs angiogéniques qui favorisent la croissance de vaisseaux sanguins nécessaires à l’alimentation de la tumeur.
(...)