La Communication du vivant De la bactérie à Internet
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Homo sapiens, animal social par excellence, s’est longtemps cru seul à même de communiquer. Mais la parole n’est pas le seul mode de communication. Tous les êtres vivants, bactéries, champignons, plantes, invertébrés et vertébrés, mais aussi chacune de leurs cellules, pratiquent une communication chimique souvent très élaborée, d’une remarquable élégance et d’une redoutable efficacité, et la communication par ondes – radio ou sonores, voire lumineuses – ne l’est pas moins.
Tout cet arsenal est mis à profit pour réguler le fonctionnement harmonieux des organismes vivants et de leurs sociétés.
La nôtre, via les réseaux sociaux, accède aujourd’hui à une « hypercommunication » tout à fait inédite : une révolution qui transforme la manière dont nos cerveaux communiquent et se structurent.
La communication est de fait si essentielle à la vie et à son évolution, de la bactérie aux sociétés humaines, que l’on peut se demander s’il ne faut pas substituer au « Je pense donc je suis » de Descartes un « Je communique donc je suis », avec à la clé ce curieux paradoxe : comment ce qui n’était au départ qu’une nécessité de survie est devenu une source de plaisir et de dépendance potentielle ?
Spécialiste des mécanismes moléculaires des communications cellulaires, Joël Bockaert a fondé l’Institut de génomique
fonctionnelle et est professeur émérite à l’université de Montpellier. Il est membre de l’Académie des sciences et de l’Académie des sciences et des lettres de Montpellier.