La Direction des statistiques du ministère de la Santé a publié un travail permettant d'établir des critères précis pour faire la cartographie détaillée des déserts médicaux en France.

Où sont les déserts médicaux en France ? C'est à cette question plus complexe qu'il n'y paraît que répond un travail de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé. Jusqu'ici, les données concernant l'inégalité d'accès aux soins selon la zone géographique n'étaient que parcellaires. C'est pourtant une problématique majeure dans le domaine de la santé publique qui a été largement abordée durant la campagne présidentielle. Mais au fond, savoir précisément quels types de médecins il manque à quels endroits restait très flou. Le travail de collecte et d'organisation des données réalisé par Hélène Chaput et Noémie Vegier permet d'établir des définitions et une mesure communes pour s'attaquer à cette question sensible.

Des critères multiples
Car le désert médical ne se définit pas seulement par la distance qui sépare un lieu d'habitation d'un centre de soin ou d'un cabinet médical. Ce critère est déterminant, mais ne donne aucune indication sur les besoins de la population dans telle ou telle zone selon l'âge moyen, ou encore de la disponibilité des médecins. Par exemple, avoir un cabinet de pédiatrie à 10 minutes d'un village à la population vieillissante n'exclut pas exactement ledit village de la catégorie "désert médical"... En prenant en compte les nombreux paramètres pertinents pour définir ces zones désertiques, les auteures du dossier « Déserts médicaux : comment les définir ? Comment les mesurer ? » ont pu établir des cartes détaillées des problèmes d'accès aux soins en fonction de tel ou tel médecin. Selon les conclusions de ce rapport, "8 % de la population réside dans une commune sous-dense en médecins généralistes, au sens d’une accessibilité inférieure à 2,5 consultations par an et par habitant. Sur la période 2012-2015, on observe une légère augmentation de la population située en dessous de ce seuil, mais l’accessibilité des zones qui étaient en-dessous du seuil en 2012 s’est très légèrement améliorée." (...)

Auteur de l'article original: Hugo Jalinière
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 10. Juillet 2017
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