Agnès Buzyn , la ministre de la Santé, ne veut pas imposer ce système aux médecins de façon autoritaire.

En arrivantau ministère de la Santé, Agnès Buzyn a hérité de la mise en œuvre du tiers payant généralisé, une mesure votée sous le quinquennat précédent qui a pour but d'éviter à tous les patients d'avancer les frais lorsqu'ils consultent. Problème : les médecins sont vent debout contre ce dispositif qui doit entrer en application le 1 er décembre. La ministre avance donc sur des œufs dans ce dossier.

Mardi, Agnès Buzyn a confirmé que le tiers payant, déjà appliqué aux femmes enceintes, aux personnes en ALD (affection longue durée) et aux bénéficiaires de la CMU, de l'AME et de l'AC, sera bien généralisé. « Oui, nous allons y aller », a-t-elle déclaré. « C'est vraiment une question d'équité et d'accès aux soins. »

Deux rapports pour affiner le système

 

Concernant le calendrier, elle a précisé vouloir « attendre » le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) en septembre « pour décider ». Début juillet, Agnès Buzyn a annoncé l'ouverture d'une enquête pour vérifier la bonne faisabilité de la mesure.

 

Un autre rapport, initié celui-là par la Caisse nationale de l'assurance maladie, est d'ailleurs en cours d'instruction. Tous deux doivent vérifier l'efficacité sur le plan technique du dispositif mis en place entre l'Assurance maladie et les complémentaires santé pour que les médecins soient réglés dans un délai maximal de sept jours en évitant les erreurs et les oublis, qui ne sont pas rares aujourd'hui. La ministre a déjà enfoncé le clou. Les conclusions de ces rapports détermineront la date d'application du dispositif, même si le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a publiquement gardé le cap du 1er décembre.

Pas question pour Agnès Buzyn de se mettre à dos les médecins pour quelques semaines, voire quelques mois, de réglages ultimes du système de paiement. « Nous souhaitons qu'ils trouvent une facilité dans ce tiers payant, pas une difficulté supplémentaire », a précisé Agnès Buzyn, qui mise sur un tiers payant « généralisable », c'est-à-dire appliqué par les médecins qui le souhaiteront, et vers une échéance qui garantira son bon fonctionnement. L'idée étant qu'un système satisfaisant se généralisera naturellement. Obtenir l'adhésion des médecins est la priorité de la ministre, d'autant que la loi de 2016 ne prévoit pas de sanctions pour les médecins refusant d'appliquer la mesure.

Auteur de l'article original: Daniel Rosenweg
Source: Le Parisien
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 17. Juillet 2017
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