Un lien entre la maladie d'Alzheimer et la perte d'audition? Il existe mais c'est plus compliqué que cela
- 1102 lectures
Ce qui est sûr, c'est que les troubles auditifs sont liés à un déclin cognitif.
ALZHEIMER - Dans le monde, 360 millions de personnes souffrent de déficience auditive. En France , on estime cette population à environ 5 millions d'individus. Des chiffres importants à rappeler, d'autant qu'ils pourraient exploser avec les jeunes générations qui sont de plus en plus exposées à des sons dangereux pour leurs oreilles.
Si la surdité ou le fait d'être malentendant est déjà un handicap (souvent incompris voire moqué), certaines conséquences des troubles de l'audition le sont d'autant plus. A commencer par l'impact que peuvent avoir les pertes de décibels sur le déclin cognitif et, peut-être, la maladie d'Alzheimer, un lien que nous interrogeons en ce jeudi 21 septembre, Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer.
Un lien souligné par plusieurs études
Plusieurs études scientifiques ont en effet souligné un lien entre les pertes d'audition et cette maladie neurodégénérative. Dans une étude publiée en 2011 dans la revue Archives of Neurology, réalisée par le professeur de médecine gériatrique Frank Lin et ses collègues, il est démontré que la perte d'audition est associée à la démence, y compris la maladie d'Alzheimer. Même s'il est précisé en conclusion de l'article qu'on ne sait pas si ce lien statistique est de cause à effet, ou s'il s'agit seulement d'un marqueur parmi d'autres.
C'est aussi ce qu'Arnaud Devèze, chirurgien ORL au sein de l'Hôpital Privé Clairval à Marseille, contacté par Le HuffPost explique: "On sait qu'un lien existe, mais on ne sait pas s'il est direct ou indirect. Notamment car la maladie d'Alzheimer débute bien avant que les symptômes soient évidents".
Dans une autre étude publiée en 2013 dans la revue Aging & mental health, Frank Lin estimait à 36% l'impact direct des troubles de l'audition sur la démence. Il montrait aussi que les personnes souffrant de tels troubles étaient 30 à 40% plus susceptibles de subir un déclin cognitif que les autres. (...)