Aidants : les enfants ne sont pas épargnés
- 1006 lectures
Les aidants ont besoin de soutien, de relais. Et parfois ces proches de malades chroniques ou de personnes handicapées ne sont encore que des enfants, très jeunes pour certains. La Journée nationale des Aidants ce 6 octobre est l’occasion de mettre en lumière ces jeunes aidants qui ont souvent du mal à se qualifier comme tels. Ils ont pourtant bien besoin d’être davantage reconnus et épaulés.
Clara n’a que 13 ans mais elle est déjà une aidante. Entourée de ses parents et de sa fratrie, elle soutient comme elle le peut Lucie. Sa grande sœur de 18 ans est polyhandicapée et nécessite une aide quotidienne pour la toilette, les repas, pour s’habiller… Longtemps Clara ne s’est pas considérée comme aidante. « Jusqu’à ce que je participe aux stages de JADE », indique-t-elle.
Jeunes AiDants Ensemble (JADE) est une association issue d’un dispositif mis en place en 2014 dans l’Essonne. Son objectif, soutenir les jeunes aidants par le biais de stages en résidence, à raison de deux semaines par an. « Les ateliers cinéma-répit ont pour but de leur permettre de se reposer, de prendre du recul, de faire leur propre portrait », explique Amarantha Bourgeois, présidente de l’association.
Du cinéma, des échanges et du repos
Concrètement, « les groupes de 8/13 ans créent leurs avatars grâce à l’outil vidéo, tandis que les adolescents et jeunes adultes de 14/22 ans réalisent des films documentaires », détaille-t-elle. Des psychologues participent à ces semaines, offrant la possibilité à ces jeunes d’évoquer de leurs soucis personnels.
Pour Clara, ces stages ont été d’un grand secours. « Ils m’ont permis de rencontrer de nouveaux amis, avec lesquels je peux échanger sur mon expérience car ils vivent la même chose », indique-t-elle. « C’est vraiment un soutien, une pause dans notre quotidien. On est détendu et moins fatigués. »
Multitude des structures familiales
Clara a découvert JADE par le biais « d’un médecin de [sa] sœur ». Résultat, la jeune fille se sent mieux. « Avant quand je rencontrais de nouvelles personnes, je ne parlais pas forcément de ma situation familiale. Je la cachais. Maintenant je ne ressens plus de gène, je n’ai plus honte. » Alors forcément, elle « le conseille fortement ».
Toutefois, elle est consciente que « sa situation est sans doute plus facile que celles d’autres personnes rencontrées par le biais de l’association ». Ainsi, comme le confirme Amarantha Bourgeois, « certains accompagnent seuls leur parent, un frère ou une sœur, atteint d’une maladie chronique comme une sclérose en plaques ou un cancer, ou d’un handicap ». Au total, « on estime à environ 500 000 le nombre de jeunes aidants en France ».
(...)