Crise dans la recherche sur Alzheimer : 3 essais cliniques s'arrêtent
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Trois essais cliniques anti-Alzheimer s'arrêtent, faute de résultats, et le laboratoire Pfizer jette l'éponge.
Série noire en janvier 2018 pour la recherche d'un médicament anti-Alzheimer. Coup sur coup trois échecs d'essais cliniques ont été annoncés, ainsi que le retrait des investissements du laboratoire pharmaceutique Pfizer.
Le laboratoire américain Eli Lilly espérait, grâce à l'essai clinique Expedition 3, prouver au monde entier que le peptide bêta-amyloïde était la cause de la maladie d'Alzheimer. Et que son candidat-médicament, le Solanezumab - anti-corps monoclonal qui favorise l'élimination du peptide incriminé - pouvait ralentir le déclin cognitif de malades aux premiers stades de la maladie. Las, l'équipe de recherche internationale qui a mené l'essai de phase III (test d'efficacité) vient de publier ses résultats dans le New England Journal of Medicine. En comparant 1057 patients sous traitement à 1072 sous placebo, le bilan est sans appel : " Le Solanezumab administré à la dose de 400 mg toutes les 4 semaines chez des patients avec un Alzheimer modéré n'a pas affecté significativement le déclin cognitif ", conclut l'article. Rideau.
En janvier, un autre essai clinique devant rendre compte celui-ci de l’utilité de l’idalopirdine, molécule du laboratoire danois Lundbeck, pour améliorer les symptômes (le fonctionnement cognitif) chez des Alzheimer débutants à modérés, ont fait aussi flop. 2525 patients ont été ainsi suivis pendant 24 semaines (un groupe avec idalopirdine et l’autre sous placebo). Au final selon l’étude publiée dans le Jama « Les résultats ne soutiennent pas l’utilisation de l’idalopirdine pour le traitement de la maladie d’Alzheimer », concluent les chercheurs.
Jamais deux sans trois. Le laboratoire pharmaceutique japonais Takeda et l’américain Zinfandel, annoncent à leur tour mettre fin à l’essai TOMMORROW de phase III. Ils testaient une nouvelle piste en administrant du pioglitazone, un anti-diabétique, chez des individus cognitivement normaux mais susceptibles d'être à haut risque d'Alzheimer. Et ce, car l'inflammation et la résistance à l'insuline, présents dans le diabète, le sont aussi dans la maladie d'Alzheimer. L'objectif ? Retarder l'apparition des premiers symptômes. Mauvaise pioche. Selon le communiqué l'analyse des résultas montre que « l’effet du traitement par le médicament pioglitazone est inadéquat pour retarder l’apparition du state MCI (trouble cognitif léger) dû à la maladie d’Alzheimer. » Le laboratoire rassure cependant : "Takeda reste engagé dans la découverte et le développement de traitements potentiels pour la Maladie d'Alzheimer."
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