Vaccins, écrans et autisme: stop aux délires!
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L'étude qui faisait le lien entre vaccin et autisme était une escroquerie. Attention à ne pas relayer des fake news alarmistes.
L'autisme est l'épicentre de fantasmes, de déclarations sectaires et d'affirmations fantaisistes. Hier, le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) était accusé de favoriser l'autisme ; aujourd'hui, ce sont les smartphones et les écrans. A chaque fois, il faut des années pour rassurer une opinion déboussolée par les marchands de peur.
En 1998, un chirurgien britannique, Andrew Wakefield, publie un article alarmant dans la revue médicale The Lancet. Il établit un lien entre l'autisme et la vaccination ROR. Cet article a entraîné dans de nombreux pays des campagnes antivaccination : une chute importante de la couverture vaccinale a été constatée, ce qui a entraîné, en France, un retour de la rougeole vers 2010. La rougeole est une maladie virale très contagieuse avec des complications redoutables : infections graves, encéphalites, cécité... En réalité, les travaux de Wakefield étaient tout simplement falsifiés.
Absence de lien entre autisme et vaccination
On a ultérieurement découvert l'existence de liens cachés entre Wakefield et des avocats antivaccination. Le General Medical Council reconnaîtra Wakefield coupable de malhonnêtetés, mise en danger des patients et violation de l'éthique médicale, ce qui conduira à sa radiation à vie de l'ordre. Wakefield voulait lancer une entreprise commercialisant un test qui aurait permis de détecter l'autisme. Plusieurs études ont confirmé l'absence de lien entre autisme et vaccination, quel que soit l'âge, les antécédents ou la dose de vaccin.
Depuis quelques mois, le smartphone est le nouveau bouc émissaire et est lui aussi accusé de favoriser l'autisme. Comme l'explique Stéphanie de Vanssay dans l'Ecole de demain : "Il s'agit là d'un mécanisme bien connu, appelé fearmongering. C'est la propagation de rumeurs effrayantes et exagérées d'un danger imminent ou la tactique de susciter exprès et inutilement la peur du public à propos d'un problème. A l'heure du buzz et des fake news, la peur est très efficace pour déclencher du clic, mais cette émotion incontrôlable empêche aussi et surtout de réfléchir et de raisonner posément. Par facilité, on peut vite glisser vers un "c'est la faute aux écrans", qui expliquerait de façon unique tous les problèmes qui nous semblent émergents ".
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