Tribune contre les médecines alternatives : nouvelles plaintes contre les auteurs
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Le Syndicat national des médecins homéopathes veut lancer une procédure devant l’Ordre des médecins pour «non-confraternité».
Un mois et demi après sa publication dans les colonnes du Figaro, la tribune de 124 professionnels de santé contre les médecines alternatives suscite toujours de fortes réactions. Elle provoque notamment une nouvelle procédure contre ses auteurs auprès de l’Ordre des médecins. En témoigne une lettre recommandée, envoyée au Conseil national de l’ordre des médecins le 13 avril 2018 par le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF).
L’organisation souhaite porter plainte contre les 124 signataires de la tribune pour «non-confraternité et non-respect du code de déontologie». Une procédure qui rappelle celles déjà intentées contre 10 médecins, pris au hasard parmi les signataires, par un syndicat, l’Union collégiale, et des organisations de médecins homéopathes, mésothérapeutes, acupuncteurs, installés dans les Alpes-Maritimes.
Depuis l’envoi de la lettre, «le Conseil national de l’ordre des médecins est revenu vers nous pour nous indiquer la procédure à suivre», explique au Figaro le Dr Charles Bentz, président du SNMHF. Car en l’état, la plainte ne devrait pas être recevable comme l’explique le Conseil national: «Il ne peut pas y avoir d’action de groupe et une plainte ne peut être déposée qu’à l’encontre d’un individu, et à l’échelon départemental .»
Impossible de savoir ce que risquent vraiment les signataires
Autrement dit, le syndicat devra saisir individuellement tous les conseils départementaux dans lesquels sont installés les médecins signataires! Le Dr Charles Bentz assure qu’«il y aura une plainte nominative contre les 124 premiers signataires du document». Ou tout au moins contre ceux qui sont médecins parmi les 124 professionnels de santé qui ont signé la tribune. Depuis, le texte a recueilli près de 2.400 signatures sur Internet.
Impossible pour le moment de savoir ce que risquent vraiment les signataires. Une fois que le conseil départemental accuse réception de la plainte, il est tenu d’organiser une séance de conciliation. Si cela n’aboutit pas sur un accord, la plainte doit être transmise à la chambre disciplinaire de première instance (échelon régional) du conseil.
C’est à cette phase de la procédure que se retrouve actuellement le Dr Vincent Ropars, un des dix médecins déjà attaqués. Les avocats des plaignants refusant de se rendre à la réunion de conciliation organisée par le conseil départemental, la plainte va automatiquement remonter à l’échelon régional. (...)