Des troubles psychiatriques liés aux allergies?
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Des chercheurs taïwanais viennent de mettre en avant un lien significatif entre certaines allergies et la survenue de troubles psychiatriques.
Des chercheurs du General Hospital Tri-Service de Taiwan ont analysé une base de données de 46 476 dossiers médicaux appartenant à des patients allergiques, et 139 941 à des personnes indemnes de la maladie. Après 15 ans de suivi, « 11% des patients souffrant de maladies allergiques ont développé un trouble psychiatrique, contre 6,7% dans la population contrôle », précise le Dr Nian-Sheng Tzeng auteur de l’étude.
Les personnes souffrant d’une dermatite atopique avaient un risque diminué de développer un trouble psychiatrique. En revanche, l’asthme et la rhinite allergique favorisent cette survenue. D’ailleurs, « les patients porteurs des 3 allergies les plus communes – l’asthme, la rhinite allergique et l’eczéma – présentaient fréquemment une nette souffrance émotionnelle », décrit le Dr Tzeng.
Autre point, « chez les patients asthmatiques, les traitements prescrits spécifiquement contre cette réaction, étaient associés à une diminution du risque psychiatrique ».
L’origine inflammatoire… ?
Mais alors, comment expliquer cette fragilité ? Selon les scientifiques, la réaction inflammatoire – commune aux troubles psychiatriques et aux réactions allergiques – pourrait entrer en ligne de compte. Et quand on dit que le corps parle pour la tête et vice-versa, on n’est peut-être pas si loin de la vérité. En effet, « le stress psychologique associé aux troubles psychiatriques peut provoquer des symptômes physiques ».
De plus amples recherches doivent être menées « pour préciser le mécanisme en cause ». Mais d’ici là, « ces découvertes peuvent permettre aux médecins de mieux anticiper le sur-risque de troubles psychiatriques auprès de leurs patients allergiques. Et d’adapter leur suivi en fonction. »