Des cas d’anomalies congénitales ont été rapportés dans l’Ain, dans le Morbihan et en Loire-Atlantique. Ce jeudi 4 octobre, Santé publique France réunit ses experts en épidémiologie pour en évoquer les causes possibles. L’impact de l’environnement pose question.

Entre 2007 et 2014, un total de 10 cas d’agénésie (malformation ou absence) des membres supérieurs ont été rapportés en Auvergne-Rhône-Alpes (Ain), en Pays de la Loire (Loire-Atlantique) et en Bretagne (Morbihan). Dans son investigation épidémiologique, Santé publique France a donc étudié si ces signalements « (…) sont dus au hasard et (a tenté) d’identifier d’éventuelles expositions communes ».

Résultat, « suite à l’investigation des 7 cas rapportés dans l’Ain nés entre 2009 et 2014, l’analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale », révèle Santé publique France ce 4 octobre. Et « nous n’avons pas identifié une exposition commune à la survenue de ces malformations »

Santé publique France s’est aussi penchée sur les 3 cas d’agénésie rapportés en Pays de la Loire (commune de Mouzeil) entre 2007 et 2008, et les 4 cas déclarés en Bretagne (4 nourrissons sont nés sans avant-bras à Guidel) entre 2011 et 2013. Une incidence énorme alors que « cette commune compte environ 11 000 habitants et une centaine de naissances en 2014 ». Pour ces deux régions, « l’investigation a conclu à un excès de cas. Cependant, aucune exposition commune n’a été identifiée ».

Fédérer les registres

Si aucun lien de cause à effet n’est aujourd’hui confirmé, l’implication de l’exposition médicamenteuse ou environnementale (pesticides) dans la survenue de ces anomalies reste en suspens. Comme le pointe Santé publique France, « pour les expositions, en particulier médicamenteuses, il n’existe pas à ce jour une surveillance continue et systématique chez la femme enceinte ».

La priorité, améliorer l’efficience de la collecte des données. « Dans ce contexte, Santé publique France maintient avec le réseau français des registres une attention toute particulière sur la survenue de nouveaux cas dans ces régions et dans le reste de la France. »

En effet, « la surveillance des malformations repose essentiellement sur des registres dont la qualité est précieuse pour estimer l‘incidence des anomalies congénitales, décrire leurs caractéristiques, suivre leurs évolutions au cours du temps et contribuer à la veille sanitaire ». Mais cette « coordination des registres [qui] a démarré depuis plusieurs années mérite d’être approfondie en fédérant les registres existants. »

 

Auteur de l'article original: Laura Bourgault pour Destination Santé
Source: Santé publique France, le 4 octobre 2018
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 5. Octobre 2018
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