Chaque jour dans le monde, plus de 90% des enfants respirent un air pollué. Une donnée effarante publiée ce 29 octobre par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Quelle solutions concrètes pour lutter contre ce phénomène à l’origine de graves maladies respiratoires voire de décès précoces ?

A l’échelle mondiale, 93% des enfants âgés de moins de 15 ans, soit 1,8 milliard de jeunes, respirent un air pollué.

Des données issues du rapport de l’OMS sur la pollution de l’air et la santé de l’enfant (Prescribing clean air). Ce document est publié ce 29 octobre, « à la veille de la première conférence mondiale jamais organisée par l’OMS » sur ce sujet.

« Le degré de toxicité est tel que cette atmosphère dégrade leur état de santé. Et impacte même l’espérance de vie de la population infantile. » Ainsi, selon l’OMS, 600 000 enfants perdent la vie des suites « d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures ».

Une fragilité in utero…

Dès la vie fœtale, l’impact de la pollution atmosphérique se fait sentir. En effet, « lorsque les femmes enceintes sont exposées à un air pollué, elles risquent davantage d’accoucher prématurément, et de donner naissance à des nouveau-nés de faible poids ». Ce phénomène altère le développement « neurologique et les capacités cognitives ». Il peut provoquer « de l’asthme et certains cancers de l’enfant. Les [petits] qui ont été exposés à des niveaux élevés de pollution courent un risque élevé de pathologies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires plus tard au cours de leur vie ».

Ce n’est pas un hasard si les enfants sont plus fragiles face à la toxicité de l’air. « Ils respirent plus rapidement que les adultes et absorbent ainsi davantage de polluants. Ils vivent aussi plus près du sol, où certains polluants atteignent des concentrations record – à un moment où leur cerveau et leur corps sont en plein développement. »

Changer les politiques et les habitudes

L’OMS incite « le secteur de la santé à prendre des mesures pour informer, éduquer, fournir des ressources aux professionnels ».

Par ailleurs, « tous les pays doivent s’efforcer de respecter les recommandations mondiales de l’OMS, notamment en adoptant des mesures telles que la réduction de la dépendance excessive à l’égard des combustibles fossiles dans le bouquet énergétique mondial ». Mais aussi « en investissant pour améliorer l’efficacité énergétique et en facilitant l’adoption des énergies renouvelables ». Enfin, « une meilleure gestion des déchets aidera à réduire le volume brûlé et par conséquent à faire baisser la pollution de l’air au sein de celles-ci ».

Auteur de l'article original: Laura Bourgault pour Destination Santé
Source: Organisation mondiale de la Santé, le 29 octobre 2018
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 2. Novembre 2018
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