C'est parce que nos ancêtres ont mangé des yaourts et des ragoûts que l'on peut prononcer les "f" et les "v"
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A partir du Néolithique, les humains ont appris des techniques pour transformer la nourriture. Ce qui a entraîné une modification des mâchoires.
Une équipe de chercheurs argue dans une étude parue jeudi 14 mars dans Science que le développement de l'agriculture et d'aliments mous au Néolithique a fait évoluer la mâchoire humaine et permis l'apparition des consonnes "f" et "v".
Leurs travaux, qui mélangent linguistique, science du langage et paléoanthropologie, renforcent l'idée que le langage n'est pas le simple produit aléatoire de l'histoire mais qu'il est lié à des changements biologiques à partir du Néolithique (6000 à 2100 ans avant notre ère), l'époque de l'invention de l'agriculture (blé et orge) et de la domestication des animaux (chèvre, mouton, boeuf...). Les résultats de cette étude vulgarisés dans cette vidéo (en anglais) ci-dessous:
"Le langage n'est traditionnellement pas étudié comme un phénomène biologique", a dit le professeur Balthasar Bickel, de l'université de Zurich, à des journalistes scientifiques mardi. "C'est un peu bizarre parce que le langage fait partie de notre nature, comme les systèmes de communication des autres animaux".
Homo Sapiens, avant la période du Néolithique, usait ses dents rapidement pour mâcher les produits de sa chasse et de sa cueillette. Alors que les incisives supérieures des enfants recouvraient les inférieures, chez les adultes l'usure finissait par faire toucher les dents de devant: des crânes préhistoriques en témoignent aujourd'hui.
Reculez votre mâchoire inférieure jusqu'à ce que vos dents du haut et du bas se touchent; essayez de prononcer "f" et "v": c'est difficile. Ce sont des consonnes labiodentales, qui nécessitent l'action combinée de la lèvre inférieure et des dents supérieures.