A quoi reconnaît-on le cerveau d'une personne bègue ? La recherche sur le bégaiement s'est accélérée ces quinze dernières années. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), il a été montré que le cerveau des bègues présente des différences anatomiques et fonctionnelles par rapport à celui de non-bègues, avec notamment des anomalies structurelles frontales gauches. « Alors que la parole fluente (aisée) implique aussi l'hémisphère gauche, les personnes qui bégaient mobilisent leur cerveau droit, et c'est la connexion entre ces différentes aires du cerveau qu'il faut explorer », a estimé le professeur Martin Sommer, neurologue à Göttingen (Allemagne), et lui-même bègue, lors du 6e colloque de l'Association Parole Bégaiement (APB, Begaiement.org), vendredi 4 avril à Paris. Un excès de production de dopamine, un des principaux neurotransmetteurs, a aussi été relevé chez les enfants qui bégaient, ce qui persisterait à l'âge adulte.

Connu depuis des siècles – les descriptions les plus anciennes datent sans doute du Moïse biblique –, le bégaiement est présent dans toutes les cultures et toutes les couches sociales. C’est un symptôme qui altère le débit de la parole, et se caractérise par des répétitions, des prolongations involontaires de sons, de mots, et par des pauses silencieuses ou plus aucun mot ne sort. Il est souvent associé à d'autres troubles : déficit de l'attention, dyspraxies, retards de parole et de langage, etc. Il touche environ 650 000 personnes, soit 1 % de la population en France, et 55 millions dans le monde, surtout des hom...

Auteur de l'article original: Pascale Santi
Source: Le Monde de l'Education
Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 24. Avril 2014
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Mots-clés: bégaiement, begayer